Le texte paru en 1989 dans la revue Sociologie du travail sous la plume de Marx Maurice traite des avancements de la sociologie comparative internationale. En effet, au moment ou M.Maurice rédige son article, la comparaison internationale connaît un regain d'intérêt en sociologie, ainsi qu'en témoignent les nombreux appels d'offres reçus par les sociologues incitant à un traitement international des phénomènes étudiés. L'objectif que se fixe l'auteur dans le texte est la mise en perspective des avantages et des inconvénients des différentes méthodologies comparatives en sociologie, respectivement l'approche fonctionnaliste (cross-national), l'approche culturaliste (cross-cultural) et l'approche sociétale (inter-national).
[...] Quelle analyse justifie la restriction à ces deux critères ? C'est une question qui reste en suspens dans l'article. Il semblerait également que l'auteur cherche à valoriser l'analyse sociétale en lui accordant des vertus qu'elle n'a pas. Par exemple, il explique que le fait que cette démarche fasse écart à la démarche scientifique constitue un atout parce qu'il permet de questionner les autres approches existantes. L'auteur applique également un système deux poids, deux mesures concernant le traitement de différentes approches. [...]
[...] La seconde méthodologie étudiée est désignée sous le terme d'approches culturalistes (cross-cultural). Elles sont l'exact opposé des approches fonctionnalistes, en ce qu'elle postule l'effectivité de la notion de culture nationale Ainsi, étant l'opposé des premières approches étudiées, les approches culturalistes construisent leur analyse autour de la relation entre niveau micro et niveau macro au sein d'un pays. Le niveau macro (national ou étatique) a un effet particulier non négligeable sur le niveau micro d'après ce courant. Enfin, l'approche culturaliste postule la forte discontinuité des phénomènes d'un pays à l'autre en raison de la prégnance du cadre national. [...]
[...] Considéré comme le premier courant méthodologique à s'être développé autour de la question de la comparaison internationale en sciences sociales, ce courant a tendance à éclipser le cadre national La nation ou le pays n'est ici qu'un cadre neutre dans lequel se déroulent des phénomènes qui sont donc fortement comparables d'un pays à l'autre. Selon les critères de comparabilité explicités précédemment, les approches fonctionnalistes ne problématisent pas la relation entre micro et macro. De fait, le macro n'étant d'après elles qu'un cadre neutre, seul le micro est analysé. Cette approche est inspirée d'un biais universaliste qui postule que tous les phénomènes dans le monde son comparable. Par conséquent, au niveau du second critère de comparabilité, les approches fonctionnalistes postulent une forte continuité des phénomènes d'un pays à l'autre. [...]
[...] Le premier critère de comparabilité vise à déterminer dans quelle mesure l'approche comparative en question permet-elle de saisir l'articulation des relations entre niveau macro (c'est-à-dire le niveau national, étatique ou sociétal) et le niveau micro (c'est-à-dire les objets observés, individus ou micro-phénomènes). L'articulation vise alors à comprendre la relation entre contexte national et objet(s) étudié(s). Le second critère de comparabilité est celui de la continuité ou de la discontinuité des phénomènes d'un pays à l'autre. Ce critère est méthodologiquement fondateur, en ce qu'il permet de déterminer la propension à saisir l'homogénéité ou l'hétérogénéité des phénomènes internationaux. [...]
[...] Reste à savoir si l'analyse sociétale est aujourd'hui encore une force majeure de la sociologie comparative internationale. [...]
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