Mettre au monde un enfant est sans doute l'un des actes naturels le plus représentatif d'une culture. En effet, à travers ce fait quotidien banal et courant dans la nature, c'est en fait un véritable processus qui se met en jeu : transmission de valeurs culturelles au nouveau né en le socialisant. Le rapport à la naissance, à la mort, à la sexualité, à l'éducation, etc. sont autant de conceptions soumises à l'épreuve de la culture. C'est par ce processus de socialisation qu'un homme acquiert sa qualité d'homme en tant que tel (...)
[...] Là où il était transmis avec délicatesse et de manière prolongée dans le tps aux Arapesh, il s'offre directement et brutalement aux Mundugumor qui doivent apprendre comment se comporter spontanément dans toute transaction sociale, ceci pour éviter sanction sociale. Peu de libertés lui est ainsi laissée pour la création de liens avec autrui, devant se méfier de chacun, pour adopter la bonne attitude et se préparer à recevoir telle ou telle considération en fonction des liens de parenté, il ne peut véritablement créer de liens amicaux : normalisation l'en empêche. [...]
[...] IX Répondre aux attentes de soi par le groupe, adopter un rôle subit tabous alimentaires sur l'enfant ne st pas levés par les parents mais une tante paternelle ainsi ils ne relèvent pas d'une attention particulière des parents mais d'un acte initiatique la maladie d'un enfant est source de rancœur et d'hostilité car sa cause est attribuée aux parents, ainsi, sanction sociale pour appellation "mon enfant", il doit être considéré comme le prolongement d'un parent et la mère considérera différemment son fils qu'elle préfère à sa fille mm si le climat général reste hostile et dur les filles doivent apprendre à se faire admirer, parées de bijoux et de ceintures elles se distinguent des garçons devant être nus : la fille doit être belle pour être échangée, être voulue par une autre tribu afin qu'on puisse obtenir de nombreuses épouses et assouvir le pouvoir du père et la survie de la tribu les femmes font un transfert sur leurs filles dans l'intérêt de la parure mais ceci est facteur de colère car la fille n'a pas été éduquée à soigner ses affaires étant élevée dans un climat hostile elle s'est forgée un caractère dur par ses propres expérimentations elle est présentée et valorisée par son père qui la préférera toujours à un fils ceci dans le but d'un commerce futur avec d'autres hommes, mise en valeur pour être convoitée et augmenter sa 'valeur marchande' le garçon reste nu jusqu'à ses 7 ou 8 ans puis il met un pagne dont les étoffes furent acquises il y a 10 ans chez les peuplades du bas Sepik le port du pagne est l'un des plus récents des tribus de Nouvelle Guinée et ils s'en montrent beaucoup plus pudique en veillant à ce qu'il remplisse son but premier : plusieurs hypothèses : ils portent beaucoup plus d'intérêt à l'érotisme pour la solidarité de leur couple ainsi leur phallus marque de leur virilité et sexualité doit être soigné ? Ils en veulent pas avoir d'enfant donc sachant que le liquide séminal provoque la stimulation d'un caillot de sang chez la femme pour former l'enfant, ils évitent d'en perdre ? Étant éduqués à être individuels ils font attention à leurs affaires (mais les filles ne le font pas d'où sa réfutation) ? [...]
[...] Étant préférés par la mère qui prête attention à sa propre parure, il apprend à prendre soin de son apparence ? La considération des filles et des garçons par les parents révèlent l'origine de leur volonté de vouloir l'un ou l'autre sexe pour assurer la cohésion du couple ou leur puissance et celle du groupe familial. Ainsi, une fille sera rendue admirable par le père afin qu'elle soit échangée contre une épouse alors qu'elle sera hostile à la mère voulant lui transmettre des valeurs qu'elle n'accepte pas et un garçon sera rejeté par son père qui le considère comme un rival facteur potentiel de sa chute dans la hiérarchie sociale alors qu'il sera rendu admirable par la mère afin qu'il échange ses sœurs plus rapidement que son père contre une épouse lui assurant à lui une vie sociale et la formation d'un groupe familial. [...]
[...] VIII Adopter une manière d'être malgré soi les enfants les plus vigoureux, les plus forts seront ceux qui recevront le plus de chaleur humaine, d'affection maternelle par le biais de la tétée : pour réclamer cet amour il se doit d'être brutal, violent, de donner des coups de pied dans son panier afin que sa demande soit entendue alors il pourra se déplacer dans la case ou sur le dos de sa mère la mère se doit tt de mm de porter son enfant sur son dos quand il a de 1 à 2 ans car la case est à une hauteur de 1 ou 2 m et si accident il y avait cela causerait davantage de tracas, ceci permet à l'enfant de retrouver le contact maternel et la douce affection absente depuis sa naissance mais le fait de donner le sein pour rassurer un enfant est absent des mœurs de cette tribu, chacun doit apprendre à surmonter ses peurs ce qui forge des individus prêts à affronter toute violence, la mère ignore son enfant dans sa frayeur ou le frappe pour qu'il cesse ses hurlements : aucune main secourable n'est là pour l'aider à grandir, il doit expérimenter seul et se forger une carapace rude quand il sait marcher il est laissé à l'abandon, à ses propres expérimentations à ses risques et périls, il apprend la vie seul et doit se débrouiller d'où la formation du caractère très individualisé il ne doit pas s'éloigner de la case de peur d'une noyade qui engendrerait nombre de tracas : observer des tabous pendant des mois, ainsi, ils craignent l'eau et l'acte de surveillance s'effectue dans un climat toujours autant violent nerfs tendus, cris, etc, sont les marques de l'hostilité à l'égard de leur enfant qui ne saurait être là que pour leur causer des ennuis (ils ne voulaient pas d'enfant ainsi ce dernier doit se faire oublier) donc tt ce qui est en dehors de la case lui est interdit et hostile : il apprend par l'interdit non par l'intériorisation ainsi se développe un être vivant en permanence dans la frustration l'enfant tentera tt ce qu'il est possible pour accéder à la chaleur maternelle et à l'atmosphère sécurisant du sein mais il sera rejeté voir battu car sa mère lui est hostile le sevrage de l'enfant est beaucoup plus brutal que chez les Arapesh : éloignement progressif créant un sentiment d'abandon chez l'enfant qui tentera de résister bien malgré lui à ce rejet et apprendra à se détacher de l'amour maternel et vivre dans cet atmosphère hostile, dénué d'affection et de douceur, il sait maintenant que l'amour n'existe pas et qu'il doit se débrouiller seul, devenir vigoureux et agir par intérêt pour survivre se st des êtres irrités, frustrés, battus, qui st formés à devenir adulte Au fur et à mesure que l'enfant grandit, sa mère lui fera ressentir sa marque d'hostilité de façon grandissante. En le battant, en le rejetant, en lui criant dessus, elle lui indique que l'amour et la chaleur st absents de cet environnement. [...]
[...] Ainsi, un certain pattern culturel leur est imposé au-delà de leur volonté, dans un système normatif impersonnel, coercitif et extérieur aux individus qu'ils reproduiront par la suite. C'est donc un environnement semé d'interdits, de frustrations dans un climat hostile et violent que doit se développer l'enfant, seul, par sa propre expérience : d'où la formation d'un tempérament individuel et typiquement masculin (d'après la définition de la masculinité dans la société de M. Mead), doué du plaisir et du droit légitime de pratiquer la pire des violences : la violence symbolique. [...]
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