Max Weber occupe une place centrale dans la construction de la sociologie allemande. Il participe entre autres au développement de l'analyse des phénomènes religieux et de leurs implications sociales. A propos de cette large thématique, ses études sont orientées par la question suivante : dans quelle mesure les conceptions religieuses ont-elles influé sur le comportement économique des diverses sociétés ?
Dans cet extrait, il s'attache à analyser ce qu'est l'esprit du capitalisme. Des extraits de textes tirés d'ouvrages de Benjamin Franklin, dénués de toute optique religieuse, lui permettent de définir un ethos représentant, selon lui, le capitaliste. Accumulation indéfinie, ascétisme, rationalité en finalité, sont - entre autres - ses caractéristiques : « gagner de l'argent, toujours plus d'argent, tout en se gardant strictement des jouissances spontanées de la vie. (...) Le gain est devenu la fin que l'homme se propose. » Le capitaliste ne limite pas son appétit pour le gain, il est animé par le désir d'accumuler toujours davantage, de telle sorte que la volonté de production devient indéfinie.
[...] L'hypothèse avancée par Max Weber est qu'une certaine interprétation du protestantisme a créé certaines des motivations qui ont favorisé la formation du régime capitaliste. Il faut retenir une interprétation en particulier : selon la théorie de la prédestination, le protestant ne peut pas savoir s'il sera sauvé ou damné, or c'est là une conclusion qui peut devenir intolérable. L'individu serait poussé au travail pour surmonter l'angoisse dans laquelle l'entretient l'incertitude de son salut. Le travail rationnel, régulier et constant finit par être interprété comme l'obéissance à un commandement de Dieu. [...]
[...] Terme employé par Weber, désignant un ensemble de croyances propres à un groupe social. Page 5 de notre extrait. Page 8. Page 9. Ibidem. Selon Weber, c'est un instrument d'analyse résultant d'une simplification des attributs d'un phénomène, afin de procéder à des comparaisons dans l'espace et le temps. Page 14. Page 15. [...]
[...] Max Weber - L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Gallimard, Paris extraits pages 43-80 Max Weber occupe une place centrale dans la construction de la sociologie allemande. Il participe entre autres au développement de l'analyse des phénomènes religieux et de leurs implications sociales. A propos de cette large thématique, ses études sont orientées par la question suivante : dans quelle mesure les conceptions religieuses ont-elles influé sur le comportement économique des diverses sociétés ? Dans cet extrait, il s'attache à analyser ce qu'est l'esprit du capitalisme. [...]
[...] Une fois que ce type idéal est élaboré, il convient alors d'étudier en quoi une morale religieuse a pu contribuer au développement du capitalisme, et surtout quelle morale ? Weber écarte rapidement la morale catholique : aussi longtemps [que les capitalistes] restaient attachés à la tradition de l'Eglise, leur travail était ( . ) en raison du danger continuel de conflit avec l'interdiction de l'usure par l'Eglise ( . ) dangereux pour le salut de l'âme[8]. Si ce n'est pas la morale de l'Eglise traditionnelle qui prône le renoncement des plaisirs spontanés au profit du travail indéfini, cela peut venir d'autres religions telles que le protestantisme. [...]
[...] Max Weber veut aussi montrer qu'historiquement, le capitalisme ne s'est pas imposé aisément. Ce système de pensée économique s'est en effet heurté au poids d'autres conceptions ancrées dans l'histoire, comme la propriété collective des moyens de production ou la consommation du profit au lieu de son investissement, bref tout ce qui relève de la tradition : voilà un des exemples que nous entendons par traditionalisme. L'homme ne désire pas par nature gagner de plus en plus d'argent, mais il désire, tout simplement, vivre selon son habitude et gagner autant d'argent qu'il lui en faut pour cela[3]. [...]
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