La tradition imprègne fortement la culture africaine, il faut cependant arriver à la concilier avec une nécessaire modernité. Le premier texte est un extrait d'une déclaration de M. Abdou Diouf du 5 avril 1984. Historiquement, ce texte arrive une vingtaine d'années après l'indépendance du Sénégal. Celui-ci est en pleine métamorphose, et le pluralisme et la démocratie se développent au début des années 1980.
Le second texte est un extrait de "Une loi sur l'excision qui va faire mal", texte dont on ne connaît pas l'auteur, mais qui date du mercredi 20 janvier 1999. Il est écrit en réaction à la promulgation de la loi sur l'excision qui lui est juste antérieure. L'excision peut-elle être considérée simplement comme un "fait culturel" ou bien est-elle un acte pouvant être sanctionné juridiquement, dans le monde entier comme en Afrique ?
[...] Il semble nier les conséquences dramatiques qui peuvent s'ensuivre de l'excision, que ce soit au plan physique ou moral. Sa description du rite de l'excision dévoile qu'il considère la circoncision comme le strict égal de l'excision, alors que l'excision est objectivement bien plus néfaste que ne peut l'être la circoncision pour un homme. L'auteur est plus préoccupé par la perpétuation des traditions que par la place de la femme au sein de sa société. L'anonymat de l'auteur ne pourrait pas être dû au caractère tabou de l'excision que M.Diouf a remarqué? [...]
[...] Abdou Diouf, déclaration du 5 avril 1984, et extrait de "Une loi sur l'excision qui va faire mal" janvier 1999 - l'excision dans la culture africaine La tradition imprègne fortement la culture africaine, il faut cependant arriver à la concilier avec une nécessaire modernité. Le premier texte est un extrait d'une déclaration de M. Abdou Diouf du 5 avril 1984. Celui-ci est né le 7 septembre 1935 à Louga, au Sénégal. C'est un homme politique sénégalais. Il fut Président de la République du Sénégal de janvier 1981 à avril 2000. [...]
[...] Et selon lui, cette amélioration passerait entre autres par une diminution de l'excision, ce qui libérerait la femme. La femme, pour être libre, épanouie doit bénéficier de la plénitude de ses moyens "physiques, culturelles et spirituelles . On retrouve là encore la nécessité de compromis entre la culture et le respect de la personne, mais M. Abdou Diouf met clairement en retrait la tradition, si elle ne permet pas le plein respect de la femme. L'emploi de l'expression "toutes ses ressources physiques", en parlant de la femme et des conditions impératives à son "épanouissement intégral" montre bien qu'il considère comme plus ardu l'épanouissement de la femme excisée. [...]
[...] Abdou Diouf essaye de concilier les traditions, la culture de son pays avec un sens certain de la modernité. On ressent aussi qu'il ne désire pas se mettre le peuple à dos en condamnant trop fermement les actes d'excisions. Il accepte les changements de la société, n'étant pas qu'une volonté de l'Occident, mais bien une réalité sociale qui englobe l'Europe aussi bien que l'Afrique. Il part de ce constat afin de vouloir affaiblir cette pratique. Mais il anticipe déjà les critiques que pourraient lui faire les défenseurs de l'excision. [...]
[...] Abdou Diouf est plus "juste" que celle de l'auteur anonyme. La législation a finalement évolué comme le souhaitait M.Diouf, mais comme il le fait comprendre, une loi ne résoudra pas tout, il faut qu'elle accompagne un changement de moralité. L'excision ne devant pas être considérée comme un simple "fait culturel". Cependant, le pourcentage de femme excisée au Sénégal n'a pas évolué, Les moeurs n'ont pas encore suffisamment changé . [...]
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