Libres ensemble, l'individualisme dans la vie commune, François de Singly, construction, identité, univers conjugal
L'auteur a interrogé plusieurs individus (femmes et hommes) pour tenter de faire ressortir les idées pertinentes. L'être soi et le naturel primeraient sur les transformations qu'engendrent (ou que devraient engendrer) les institutions comme le mariage, la vie en couple. Il s'opère alors une dualité de la personne, entre vie pour soi et vie pour l'autre : « une moitié conjugale et une moitié libre »( p :198). Le couple traditionnel qui sous entend l'amour fusionnel à travers une identité allant de paire avec son appartenance conjugale est dès lors remit en question. En effet, le désir de rester soi même, de ne pas être altéré et d'affirmer sa nature à travers l'infidélité semblait aller à l'encontre de cette tradition, or, elle semble être la condition de maintien de cette relation conjugale. « L'infidélité est une autonomie qui s'insère au sein d'une relation conjugale, conçue comme un lien de dépendance. ».
[...] Les individus le vivent comme un espace de liberté, un loisir, une bouffée d'air en dehors du regard public et de la normalisation des tâches imposées par un statut conjugal et une routine trop pesante. L'individu peut vivre cela sous trois formes différentes : De façon à pouvoir combler un manque relationnel. De façon à pouvoir tester une relation avant d'entamer une rupture. De façon à pouvoir avoir un complément sexuel. A ces trois types et comportement, l'auteur énoncera une mise en œuvre différente au niveau des investissements (sexuels, relationnels) et des lieus de rencontre (hôtel, au domicile) : A l'hôtel pour répondre à un désir sexuel, ou seule la compagnie compte, reflétant une définition restreinte de la personne rencontrée Il y a instabilité du lieu de rencontre, aucune trace ne peut être laissée. [...]
[...] En effet, pour certains, une relation plus homogène donne un sens plus droit et unifié à leur vie et leur personne soutenant ainsi la théorie de Peter Berger et Hansfried Kellner. La théorie de ces derniers auteurs soulève une problématique qui peut dès lors être discutable puisque pour reprendre la question de Singly, cela revient à ce demander ce qu'apporte ou non le conjoint, et ce qu'apporte ou non d'autres autrui significatifs ? : 215). F.D.Singly répond à cette question en mettant sur le même pied l'attachement qu'une femme aurait avec son enfant et celui avec un amant (même si ce rapprochement présente aussi des différences) : La naissance d'une seconde vie à côté de l'espace conjugal. [...]
[...] Dans ce chapitre dix, l'auteur s'interroge sur la construction de l'identité au sein d'un univers conjugal. Il cherche à mettre en évidence les différentes manières de répondre à un équilibre entre l'être soi de la vie seul et l'être soi de la vie ensemble. C'est-à-dire à une manière «d'échapper à une relation qui enferme, et ainsi l'impression de rester libre. : 195) Comment comprendre que l'exaltation de l'individu dans une vie officieuse (privée) puisse cohabiter avec une vie officielle (publique) et aller de paire dans la construction d'un soi plus équilibrée ? [...]
[...] Cette manière de limiter et de délimiter les espaces se transforme en un espace dont les frontières sont trop précises, où chacun est enfermé dans une définition de soi : 200). Cette définition de la personne, imposée par l'institution, proposée puis régulée en dernière instance par la femme : 200) ne permet pas à long terme à l'individu de s'émanciper. Cette division du travail et d'occupation de l'espace trop routinier, rébarbatif standardise déqualifie et n'offre pas non plus un espace de valorisation et d'identification : 200). A l'opposé de cet espace contraignant, jugulé, l'individu peut construire un espace caché, en marge cathartique à soi et pour soi. [...]
[...] Ces instants avec l'amant marquent la reconnaissance de sa personne au delà de son statut trop rattaché au couple officiel. Ce désir de se redéfinir autrement que par son rôle et sa place occupée en couple montre l'envie d'être quelqu'un d'autre tout en respectant et en répondant aux responsabilités conjugales. Le monde secret re-donne vie à la seconde partie de soi, à son être, à un naturel parfois enfermé et abolit dans l'espace du vivre ensemble Mais, il est difficile de parler de dualité qui s'opposeraient absolument car pour certains, les deux espaces ne s'opposent pas mais se complètent : Le contenu diffère mais la fonction est identique tout est basé sur un principe de stabilité. [...]
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