Dans ce texte, extrait de Race et Histoire, Lévi-Strauss condamne, comme étant l'expression même de la barbarie, la tendance de toute culture à considérer comme non civilisées les autres cultures. Cette thèse s'établit en deux moments :
- le premier moment est celui du constat d'ethnocentrisme : ce constat est d'abord énoncé puis illustré par des exemples du langage courant et par l'analyse de l'étymologie des termes barbare et sauvage.
- le second moment est celui de la condamnation de l'ethnocentrisme : cette condamnation conclut le texte, mais elle est précédée d'un exemple historique dont la fonction est double : montrer la réciprocité de l'ethnocentrisme afin de remettre en question son fondement et les conséquences inhumaines qu'il a pu avoir.
[...] Le travail de Lévi-Strauss en tant qu'ethnologue n'en est-il pas preuve ? Il existe donc des valeurs universelles que tout individu doit pouvoir découvrir en exerçant une pensée autonome. Il est par exemple fondamental qu'un peuple reconnaisse à ses membres le droit à la liberté de pensée, d'agir, de se réunir pour permettre le développement de cette pensée autonome. Il ne s'agit pas de dire qu'un peuple aurait effectivement réalisé toutes ces valeurs, mais qu'on doit pouvoir hiérarchiser les peuples selon leur capacité à le faire. [...]
[...] L'explication de texte : Lévi-Strauss : l'attitude la plus ancienne . L'homme qui croit à la barbarie Dans ce texte, extrait de Race et Histoire, Lévi-Strauss condamne, comme étant l'expression même de la barbarie, la tendance de toute culture à considérer comme non civilisées les autres cultures. Cette thèse s'établit en deux moments : - le premier moment est celui du constat de rethnocentrisme : ce constat est d'abord énoncé puis illustré par des exemples du langage courant et par l'analyse de l'étymologie des termes barbare et sauvage. [...]
[...] En analysant la racine de ces deux termes, on se rend compte qu'ils renvoient tous deux à un mode de vie animale. En effet barbare a pour racine le chant inintelligible des oiseaux et le sauvage est celui qui vit dans la forêt. Ainsi par cette analyse, Lévi-Strauss montre que l'étranger, celui qui a une culture différente, est donc toujours perçu en fait comme un être sans culture. - on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit : cette phrase est la conclusion de l'analyse étymologique des termes barbare et sauvage. [...]
[...] La réponse de l'auteur à cette question découle de sa dénonciation de l'ethnocentrisme. En effet, il constate d'abord que nous avons tous tendance à considérer que des peuples, en fait le nôtre et ceux qui s'en approchent, sont plus civilisés que d'autres, que ceux qui ne vivent pas comme nous sont des sauvages. Mais il explique cette tendance par le fait que nous sommes totalement conditionnés par notre culture et donc incapables de comprendre celles qui nous sont étrangères. Ensuite, il montre que si ces lecteurs occidentaux peuvent avoir une telle conviction de leur supériorité, elle est aussi partagée par ceux qu'ils disent non civilisés. [...]
[...] Ainsi, on ne pourrait pas dire qu'une civilisation qui respecte l'égalité de ces membres est plus civilisée que celle qui instaure des discriminations fondées sur le sexe ou sur la naissance par exemple. Il convient de distinguer deux sens du mot civilisé. Tous les peuples sont effectivement civilisés dans le sens où ils n'ont plus simplement une existence naturelle. Mais civilisé a aussi un autre sens : il signifie le respect de certaines valeurs humaines. Par ailleurs, on peut voir dans le texte que l'auteur reconnaît l'existence de ce deuxième sens lorsqu'il dit que le barbare, c'est celui qui croit à la barbarie Il veut dire par là que celui qui se montre capable de comprendre plutôt que de juger une autre culture, que celui qui se refuse à commettre des actes inhumains sur l'étranger, est finalement plus civilisé. [...]
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