La sociologie allemande d'après-guerre se rétablit assez vite, notamment grâce aux efforts de Léopold Von Wiese qui reconstitue la Société allemande de sociologie, dont il sera le président jusqu'en 1955. La sociologie de Von Wiese s'inspire des œuvres de Georg Simmel, sociologue allemand récusant l'opposition entre le holisme et l'individualisme, pour mettre l'accent sur la notion d'action réciproque, reprise plus tard par le courant interactionniste. En quoi l'approche sociologique de Von Wiese est-elle dynamique ?
Tout d'abord, à l'instar de Simmel, Von Wiese se démarque des grands théoriciens de la sociologie en affirmant que la sociologie a un statut intermédiaire entre les sciences de l'esprit et les sciences de la nature. L'origine philosophique de la sociologie pose en effet problème aux aspirations empiriques propres au sociologue : « [les] liens [entre la sociologie et la philosophie] ont également imposé (...) des complications qui ont empêché une vue claire et simple des faits de la vie, en obscurcissant cette vue. »
[...] Nous pouvons alors remarquer que Von Wiese critique aussi les deux tendances sociologiques traditionnellement opposées, que sont les dogmes holiste et individualiste, imposés au monde des sciences sociales. Sans toutefois les mentionner, l'auteur réprouve l'emprise doctrinaire des durkheimiens, qui préconisent de se saisir des phénomènes sociaux en partant du collectif pour comprendre chacun de ses éléments ; tout comme il fustige les postulats individualistes, qui assurent qu'on ne peut comprendre la société globale qu'en étudiant chacune de ses parties. En évoquant ces deux orientations, l'auteur écrit : quelque chose comme un dogme incontestable est mis en avant, et doit être accepté en toute foi, alors qu'en réalité il constitue un sujet extrêmement compliqué et difficile de la science sociale. [...]
[...] C'est un sociologue empirique, rigoureux et méthodique, qui choisit d'étudier les actions et les processus, dans un souci d'objectivité. En outre, sa sociologie semble unifier l'ensemble des courants sociologiques d'avant-guerre pour proposer une discipline rénovée en rupture avec les traditions sociologiques. Page 117 de notre extrait. Page 119. Page 118. Page 119. Pages 119 et 120. [...]
[...] Dans ce cas, par objectifs on entend les forces agissant de l'extérieur et par subjectifs les forces (spirituelles, psychiques et matérielles) agissant dans les personnes.[7] Or, une fois de plus, cette approche lie deux conceptions sociologiques qui furent radicalement divergentes, ce qui nous rappelle le débat théorique entre les durkheimiens et Gabriel Tarde, au sujet de l'incorporation des phénomènes interpsychologiques au sein de la sociologie[8]. En effet, Von Wiese choisit d'étudier conjointement les faits sociaux et les faits individuels, les uns étant consubstantiels aux autres : il est impossible de reconnaître, une fois pour toutes, soit aux moteurs, soit aux motifs une primauté constante.[9] Finalement, à tous points de vue, la sociologie de Von Wiese est particulièrement dynamique. [...]
[...] Léopold Von Wiese - Analyse des mobiles dominants qui orientent l'activité des individus dans la vie sociale, Tome II, Institut de Sociologie Solvay, Parc Léopold, Bruxelles pages 117-126 La sociologie allemande d'après-guerre se rétablit assez vite, notamment grâce aux efforts de Léopold Von Wiese qui reconstitue la Société allemande de sociologie, dont il sera le président jusqu'en 1955. La sociologie de Von Wiese s'inspire des œuvres de Georg Simmel, sociologue allemand récusant l'opposition entre le holisme et l'individualisme, pour mettre l'accent sur la notion d'action réciproque, reprise plus tard par le courant interactionniste. [...]
[...] Page 120. Page 123. Avec la notion d'imitation, que Gabriel Tarde développe dans Les Lois de l'imitation. Page 124. [...]
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