« Ce sont les intérêts (matériels et idéels) et non les idées qui gouvernent directement l'action des hommes. Toutefois, « les images du monde », qui ont été crées par le moyen d' « idées » ont très souvent joué le rôle d'aiguilleurs en déterminant les voix à l'intérieur desquelles la dynamique des intérêts a été le moteur de l'action ».
"Weber a voulu démontrer que les conduites des hommes dans les diverses sociétés ne sont intelligibles que dans le cadre de la conception générale que ces hommes se sont faite de l'existence ; les dogmes religieux et leur interprétation sont parties intégrantes de ces visions du monde" stipule Raymond Aron dans Les étapes de la pensée sociologique.
En effet, Max Weber dans L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, a tenté d'éclairer ses lecteurs sur une, et bien une, des conditions d'émergence du capitalisme moderne, à savoir la mise en place de l'éthique protestante. Il a certes attaché plus d'importance aux facteurs spirituels qu'au conditionnement socio-économique ; mais il s'agit là d'une démarche possible et non de croyance en la détermination par les idées religieuses.
[...] Une fois que toutes les entreprises font cette rationalisation, elles subissent la concurrence des autres et se doivent d'être compétitives, d'où un changement de mode de vie tourné autour du pragmatisme et de la rentabilité ; le but étant de ne pas se faire doubler par celui qui est en dessous et de tenter de rattraper celui qui est au dessus. Dans les pays d'Asie de l'Est de confession confucianiste le capitalisme s'est fortement développé, mais pas au sens de capitalisme moderne comme l'entend Weber. [...]
[...] Le désenchantement du monde conduisant à la redéfinition de la doctrine du salut dans le sens d'un salut-délivrance Weber cherche à donner une explication causale de l'émergence du capitalisme moderne et il insiste sur des exigences de développement, tel que l'existence d'un droit, d'une administration qui fournirait aux entrepreneurs prévisibilité et sécurité. Une autre exigence de développement est celle d'un processus de désenchantement du monde : alors que le sacré imprégnait tous les actes de la vie sociale dans les sociétés traditionnelles, avec la modernité, il cède la place à la science qui, selon Weber désenchante le monde. Le monde devient saisissable intellectuellement comme un mécanisme soumis à la causalité, même si cette causalité est de matière divine. [...]
[...] La nature des couches intellectuelles a eu une grande influence sur l'évolution des religions Dans «l'introduction à l'éthique économique des religions in Sociologie des religions, Max Weber stipule que pour chaque religion il y a souvent une couche sociale particulière dont la conduite de vie a eu une grande influence. Et inversement, la pragmatique religieuse et rationnelle du salut, qui diffère selon les religions, a eu de grandes conséquences sur le façonnement de la conduite de vie pratique. Ainsi, selon Weber ce sont les intérêts d'une classe qui ont permis de mettre en place des religions s'adaptant à leur nouveau rythme de vie. [...]
[...] Se positionnant contre l'aristocratie oisive catholique ses masses bourgeoises leur opposent un mode de vie rationalisé, un monde désenchanté où le salut de l'âme ne s'acquiert plus par les bonnes oeuvres, mais par l'accomplissement de sa mission terrestre, le métier. Débarrassée ainsi des obstacles à la poursuite du gain, puisqu'il est désormais considéré comme voulu par Dieu, la bourgeoisie d'affaires va pouvoir émerger et enfin accéder à des postes de pouvoir. Il s'agit bien d'une conception religieuse dévoyée dans un sens utilitariste au profit d'une nouvelle classe sociale qui cherche à dépasser celle pour l'instant dominante. [...]
[...] Pour Weber l'idéal type de l'entrepreneur capitaliste est un homme qui ne fait pas de dépenses inutiles, ne profite pas du pouvoir, est humble dans sa réussite et qui tente toujours de faire fructifier son argent. L'esprit du capitalisme s'est matérialisé en occident par la rationalisation autour de la productivité du travail et la mise en place de processus de production sur des critères scientifiques. Avec l'aide d'un texte de Benjamin Franklin, Weber résume les caractéristiques de ce nouveau capitaliste et le met en relation avec l'éthique protestante. [...]
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