Sexualité conjugale, amour, sexe, procréation, Scarlett Beauvalet, fornication, impureté de la femme, lit nuptial
Pour étudier la sexualité conjugale, Scarlett Beauvalet ne peut la dissocier du lit conjugal. Elle présente ce « lit conjugal » comme « un plaisir contrôlé et modéré ». En effet, le lit conjugal apparaît comme le lieu central des comportements sexuels à l'époque moderne déterminés à la fois par des impératifs moraux, religieux et juridiques.
[...] Ce vécu s'exprime de deux façons : d'une part, au travers des couples et d'autre part au travers d'une sexualité contrôlée, par le biais de la contraception. A. Le vécu de la sexualité est exprimé au travers des couples et plus particulièrement des Hommes et de leur impuissance, thème étudié dans la troisième sous-partie Le sexe défaillant Le vécu de la sexualité s'exprime de façon nette au travers des couples avec cette idée que la sexualité ne concerne pas les femmes. [...]
[...] En effet, la parole féminine est encore plus rare, comme nous le montre l'exemple de la princesse de Conti, lignes page 111 : la parole féminine est encore plus rare. Les lettres de la princesse de Conti à son époux offrent un exemple de la manière dont une femme peut combiner amour humain et amour divin En effet, la sexualité se voit conférer une double dimension avec cette idée de conciliation entre l'amour charnel et l'amour de Dieu, lignes 9-16 : Ce faisant, elle parvient à une véritable synthèse entre son amour pour Dieu et celui pour son mari, mêlant harmonieusement les deux sentiments : Je t'envoie, mon cher mari, un bracelet de mes cheveux ; aimez- moi bien, car, moi, je vous aimerai toute ma vie : mais aimons-nous en Dieu et ne nous aimons que pour l'amour de lui. [...]
[...] Il sera impur pendant 7 jours En concordance avec cette notion d'impureté, la responsabilité du refus de l'acte sexuel incombe à la femme, lignes 2-4 page 83 : En revanche, une femme qui risquerait sa vie en cas de nouvelle grossesse est en droit de refuser les sollicitations de son mari Les conduites sexuelles, non seulement sont régies par le Droit, mais aussi par des codes moraux, qui définissent les comportements sexuels et les interdits. Il s'agit de ce que l'auteur nomme la morale chrétienne de la sexualité lignes 14-18 page 96 : Les médecins sont unanimes rappeler qu'une bonne procréation ne peut se faire sans une bonne morale, et que par conséquent elle doit suivre les règles établies par la religion En effet, l'idée d'une bonne procréation ne peut se faire sans une bonne morale, elle doit suivre les règles établies par la religion. [...]
[...] Histoire de la sexualité à l'époque moderne - chapitre 2 : La sexualité conjugale : amour, sexe et procréation par Scarlett Beauvalet Scarlett Beauvalet est professeur et chercheur d'Histoire moderne à l'Université de Picardie. Elle étudie notamment des domaines particuliers tels que l'Histoire des Femmes et l'Histoire de la famille. En novembre 2000, elle obtient son habilitation à diriger des recherches : Pour une histoire de la solitude féminine dans la France moderne, Belin ; sous la direction de Jean-Pierre Bardet. [...]
[...] Le vécu de la sexualité s'exprime au travers d'un contrôle de fécondité par la contraception de la part de couples. La position de l'Église sur cette idée de sexualité dans le but de procréer n'a pas varié tout au long de l'époque moderne. L'Église s'est maintenue dans l'optique d'une idée de procréation et d'une finalité légitime du mariage et enfin interdictions de tous les procédés contraceptifs, lignes 12-16 page 116 : Ceux qui par potions, breuvages ou autre manière que ce soit, empêchent la conception et la génération, craignant d'avoir trop d'enfants, pèchent mortellement Cependant, le poids de l'Église du XVIIe siècle au XVIIIe siècle s'affaiblit durablement, lignes 22-26 page 115 : Pourtant, les démographes ont montré que les couples n'avaient pas toujours suivi les injonctions de l'Église et que, dès la fin du XVIIe siècle, mais surtout au XVIIIe siècle, ils avaient commencé à contrôler leur fécondité Poids de l'Église qui s'élevait contre toutes les formes de contraception comme le traduit le courant rigoriste, ligne 19-20 page 117 : un courant rigoriste se fait jour, qui aboutit à un durcissement du discours sur les pratiques contraceptives Cependant, une attitude se met en place, que l'on nomme la révolution malthusienne, lignes 22-25 page 124 : Ce régime traditionnel de la fécondité commence dans le premier tiers du XVIIIe siècle, la France étant l'un des premiers pays à mettre en place sa révolution malthusienne Cette attitude malthusienne fut d'abord adoptée par les élites puis connut un mouvant descendant des catégories sociales, lignes page 125 : les élites les ducs et pairs amorcent le mouvement dès la fin du XVIIe siècle-font figure de pionnières, suivie par les autres catégories sociales selon un mouvement descendant Une attitude malthusienne qui est définie par des raisons purement économiques, en effet, moins d'enfants permettent de moins diviser l'héritage et de préserver ainsi le patrimoine. [...]
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