"Je hais les voyages et les explorateurs", Claude Lévi Strauss

Résumé du document

Lorsqu'une personne décide de faire un voyage, elle a la volonté de faire du tourisme de découvrir un nouvel endroit, ou de se reposer. Cette personne se distingue de l'explorateur du fait que ce dernier voyage dans le but de découvrir le monde, de nouvelles terres… A priori, les but de l'un comme de l'autre ne paraissent absolument pas critiquables. Pourtant, il en est un qui va clamer haut et fort « je hais les voyages et les explorateurs ». Cette phrase semble émaner d'une personne qui nourrit une aversion pour le fait de se rendre à une destination précise afin de passer des vacances et pour le fait de découvrir un pays inconnu ou lointain.

Cette phrase, c'est Claude Lévi Strauss qui l‘a formulée. C'était un anthropologue et ethnologue né en 1908 à Bruxelles et décédé le 30 octobre 2009 à Paris. Il a exercé une influence considérable sur les Sciences humaines dans la seconde moitié du XXe siècle et il était une des figures fondatrices du structuralisme. "Je hais les voyages et les explorateurs" est la première phrase de l'un de ses ouvrages les plus fameux, « Tristes Tropiques », publié en 1955, dans lequel Lévi Strauss relate une expédition en Amazonie.

Extraits

[...] une volonté d'informer affichée En entamant son célèbre ouvrage Tristes Tropiques par cette phrase Je hais les voyages et les explorateurs Claude Levy Strauss a immédiatement donné le ton sur la nature de son livre. Ainsi, ceux qui souhaitaient lire un récit romanesque se sont trompés de lecture. Ce livre vise à informer les personnes qui le lisent, les informer sur des cultures, des civilisations qu'ils ne soupçonnent même pas mais également de s'interroger sur des cultures diverses. Celui qui lit ce bouquin est informé. [...]

[...] C'est la raison pour laquelle, il a entamé Tristes Tropiques par cette phrase je hais les voyages et les explorateurs Claude Lévi Strauss n'a pas fait un voyage en tant que touriste ou explorateur, dans le but de livrer un récit de voyage avec des anecdotes sans grand intérêt si ce n'est divertir le public. C'est un anthropologue : il étudie les êtres humains sous tous leurs aspects à la fois physiques et culturels. Son but est d'essayer d'élaborer une définition de l'humanité. [...]

[...] "Je hais les voyages et les explorateurs", Claude Lévi Strauss Lorsqu'une personne décide de faire un voyage, elle a la volonté de faire du tourisme de découvrir un nouvel endroit, ou de se reposer. Cette personne se distingue de l'explorateur du fait que ce dernier voyage dans le but de découvrir le monde, de nouvelles terres A priori, le but de l'un comme de l'autre ne parait absolument pas être critiquable. Pourtant, il en est un qui va clamer haut et fort je hais les voyages et les explorateurs Cette phrase semble émaner d'une personne qui nourrit une aversion pour le fait de se rendre à une destination précise afin de passer des vacances et pour le fait de découvrir un pays inconnu ou lointain. [...]

[...] Claude Lévi Strauss est un anthropologue et les voyages sont indispensables pour lui permettre d'étudier les civilisations qu'il rencontre. Les fonctions d'ethnologue et d'anthropologue impliquent l'étude de groupes humains aussi divers les uns que les autres et cette étude est plus efficace si l'anthropologue se rend directement auprès de ces groupes. Pour s'y rendre, il doit voyager et c'est ce voyage qui permet d'approcher ces groupes humains et les étudier. C'est pour cela que Claude Lévi Strauss a dit que pour l'anthropologue, le voyage est un moyen et non une fin Le voyage est donc indispensable ; ainsi, pour étudier les Indiens du Brésil, Lévi Strauss a dû se rendre en Amazonie. [...]

[...] Cette phrase est pour le moins surprenante venant de Claude Lévi Strauss dans la mesure ou il a beaucoup voyagé afin d'étudier certains peuples. De plus, ce propos pour le moins tranché est la 1re phrase de l'incipit de son livre. Cette phrase est donc étonnante, choquante même. Lévi Strauss en avait parfaitement conscience, lui-même a reconnu le caractère polémique de cette phrase et ce, au cours d'une interview télévisée qu'il a accordée en 1991. Dès lors, il conviendra de comprendre les raisons pour lesquelles il a formulé cette phrase, lui qui dans Tristes Tropiques, relate une expédition en Amazonie . [...]