Une interaction sociale est une action réciproque, volontaire ou involontaire, de divers acteurs impliqués dans une situation ou un système, entraînant la transformation possible de cette situation ou de ce système. L'étude du genre, en tant que catégorie d'analyse, semble permettre d'examiner ces éléments inhérents à toute vie sociale. Le genre permet de décrire le masculin et le féminin comme des constructions sociales. Ici, ce concept désigne l'organisation sociale des rapports entre hommes et femmes, rapport social lui-même considéré comme une institution.
D'après Erving Goffman, ce ne sont pas les résultantes sociales des différences innées entre les sexes qui doivent être analysées, mais la façon dont ces différences sont légitimées pour justifier notre ordre social. Globalement, comment le genre permet-il alors d'éclairer les interactions sociales ? Tout d'abord, en quoi existe-t-il une socialisation différentielle selon le genre ? Par ailleurs, comment s'établit-elle ? Enfin, de quelles façons l'arrangement des sexes se maintient-il moins confortablement aujourd'hui ?
[...] L'objectif de cette bicatégorisation est la construction d'une harmonie : on nous apprend des rôles différents, tout en nous préparant à vivre ensemble. Dans ce but, l'apprentissage des rituels de complémentarité[6] est indispensable, comme nous le montre Zaidman : Cette domination de l'espace par les garçons ( . ) est [l'] affirmation d'un système de relations fondées sur une opposition traditionnelle entre l'homme nomade et la femme sédentaire. ( . ) L'essentiel n'est plus dès lors la division, mais au contraire le système de relations induit.[7] A travers une socialisation différentielle, les deux classes sexuelles sont destinées à vivre en interdépendance. [...]
[...] Somme toute, s'évader des barrières de genre semble difficile, face au poids de la contrainte sociale. Néanmoins, en quoi les modèles de séparation paraissent moins facilement subsister aujourd'hui ? Traditionnellement, la femme est représentée comme étant fragile et délicate ; le rôle de l'homme est de protéger son épouse et sa famille. A travers ce que Goffman appelle un panthéon de moindre valeur[14] la femme est ainsi mythifiée par l'homme, et est l'objet d'une véritable idéalisation, ce qui en réalité l'infériorise. [...]
[...] Page 60, L'Arrangement des sexes. Pages 60 et 61, L'Arrangement des sexes. Page 61, Ibid. Page 63, La Mixité à l'école primaire. Page 234, L'Emprise du genre. [...]
[...] C'est pourquoi le genre permet d'éclairer les interactions sociales par l'étude des caractéristiques de la socialisation différentielle, et des éléments contribuant à sa réalisation. En outre, il convient d'appréhender l'évolution et l'état de la conjoncture dans nos sociétés afin de cerner les déterminants économiques, culturels et politiques structurant les différenciations genrées, et, par conséquent, les interactions. Considérant ces paramètres, de quelle manière le sociologue doit-il alors mener son enquête ? Appartenant nécessairement à une classe sexuelle, comment parvient-il à observer et analyser les interactions sociales en conservant une certaine réflexivité ? [...]
[...] Globalement, comment le genre permet-il alors d'éclairer les interactions sociales ? Tout d'abord, en quoi existe-t-il une socialisation différentielle selon le genre ? Par ailleurs, comment s'établit-elle ? Enfin, de quelles façons l'arrangement des sexes se maintient-il moins confortablement aujourd'hui ? D'après Erving Goffman, les différences entre hommes et femmes dépassent l'explication biologique. Bien évidemment, la catégorisation des individus dès leur naissance dans l'une ou l'autre des deux classes sexuelles est d'abord biologique, avant de devenir sociale. Mais des représentations collectives, inculquées et incorporées dès l'enfance, légitiment l'appartenance à une classe sexuelle : le classement initial selon le sexe est au commencement d'un processus durable de triage, par lequel les membres des deux classes sont soumis à une socialisation différentielle.[1] Lorsqu'elle étudie les microsociétés que constituent les cours de récréation, Claude Zaidman montre ainsi l'influence qu'ont les modèles de genre traditionnels[2] sur les interactions sociales entre les deux classes sexuelles, et au sein des deux catégories. [...]
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