Le genre du capital, Chapitre 4 - Céline Bessière et Sybille Gollac (2020) - En quoi y a-t-il des inégalités de patrimoine entre les genres dans les familles ?

Thèmes abordés

Sciences humaines et arts, sociologie, sociologie économique, Le genre du capital, Céline Bessière, Sybille Gollac, inégalités, enquête sociologique, inégalité de genre, inégalité de richesse, rapport de genre, discrimination, héritage, patrimoine, problèmes sociaux, droit inégalitaire, inégalité de patrimoine

Résumé du document

Notre analyse porte sur le chapitre 4 du livre de Céline Bessière et Sybille Gollac, "Le genre du capital" (édition La Découverte, eBook 2022). Ce chapitre s'appuie sur diverses enquêtes sociologiques menées au travers d'entretiens avec des avocats et des notaires. Il s'agit ici d'analyser les rapports qu'entretiennent les familles avec leur capital à travers les rapports de genre. Les auteurs nous montrent qu'en plus des inégalités de genre comme les salaires, il existe aussi des inégalités de richesses dans les familles.

Extraits

[...] Par la suite, le bon héritier est celui qui continuera de maintenir la gestion de l'entreprise dans de bonnes conditions. Ça peut être l'enfant qui a le fait le plus d'études ex : « en des créateurs d'entreprises possèdent un diplôme de 2e ou 3e cycle, ou un diplôme d'ingénieur ou d'une grande école ». Source : Insee, enquête SINE. Une mauvaise vision de la femme seule La femme veuve, lors des successions, est souvent vue à l'inverse comme une manipulatrice qui profite de l'argent qu'a gagné décemment son mari. [...]

[...] Une comptabilité inversée Lors d'un divorce pour savoir à qui on attribue les biens, on effectue l'inventaire des biens : « On attribue aux différentes parties sous forme de lots, à chacun desquels correspond une valeur. En cas de déséquilibre entre les lots de biens et les droits des parties, une somme d'argent est fixée pour compenser ». C'est le plan habituel, mais grâce à des entretiens avec des avocats et des notaires, nous avons appris que ce n'est pas toujours le cas. [...]

[...] Par exemple, la loi du 13 juillet 1965 indique « les femmes peuvent gérer leurs biens propres et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari », source : vie-public.fr. La question des inégalités ne se pose plus tant dans le droit, mais dans la façon dont sont écrits les textes. Il est question d'héritier de défunt, de donateur, mais jamais de donatrice. Une dénomination qui paraît neutre, mais qui est en réalité masculine neutre. Exemple : dans cette phrase du site des impots-gouv.fr, « Celui qui donne est appelé le donateur et celui qui reçoit la donation est appelé le donataire. [...]

[...] Les notaires ne sont pas contestés, car ils sont considérés comme des professionnels dans le domaine. Ensuite, certains magistrats, soucieux de concilier vie professionnelle et vie personnelle, ne veulent pas mettre l'accent sur certains outils, comme les allocations compensatoires, qui donneront aux femmes divorcées les moyens de vivre décemment. Ces instruments de compensation sont réservés aux plus aisés : il faut des capitaux pour les mettre en œuvre, car si le mari n'a ni biens ni fonds, il ne peut rien verser. [...]

[...] Le genre du capital, Chapitre 4 - Céline Bessière et Sybille Gollac (2020) - En quoi y a-t-il des inégalités de patrimoine entre les genres dans les familles ? Sociologie économique Notre analyse porte sur le chapitre 4 du livre de Céline Bessière et Sybille Gollac le genre du capital (édition La Découverte, eBook 2022). Ce chapitre s'appuie sur diverses enquêtes sociologiques menées au travers d'entretiens avec des avocats et des notaires. Il s'agit ici d'analyser les rapports qu'entretiennent les familles avec leur capital à travers les rapports de genre. [...]