Verdier est un économiste et est directeur de recherche au CNRS. Il est actuellement directeur du laboratoire d'économie et de sociologie du travail à Aix en Provence. Ses travaux portent sur les politiques de formation et les relations entre firmes et systèmes d'enseignement supérieur.
L'article nous montre les différentes transformations du système de formation des jeunes ainsi que leurs impacts depuis les 20 dernières années.
[...] Il va y avoir une mobilisation des règles préexistantes en matière d'éducation pour pousser les jeunes à faire de longues études. Les changements dus aux évolutions. Ces transformations du système éducation ont entraîné une élévation du niveau d'étude général. C'est ainsi que l'on assiste à une forte croissance des taux d'accès au bac et à l'enseignement supérieur. En Effet, en d'une classe d'âge obtenait le bac et 25% suivait des études supérieures. Dix ans après d'une classe d'âge obtenait le bac et 51% suivait des études dans le supérieur. [...]
[...] Tandis qu'en Grande Bretagne, le marché des compétences doit composer avec l'élévation du niveau d'étude. Les évolutions du système éducatif. Dans les années 80, face à la crise, au chômage de masse la formation évolue. En effet, on va faire de la formation, un moyen de lutte contre le chômage. Il y a un changement de perspective. La formation n'est plus vue comme un moyen de promotion sociale. C'est ainsi que vont être mises en place des réformes pour lier employabilité des jeunes et compétitivité de l'économie. [...]
[...] Aujourd'hui des jeunes sortent du système scolaire sans atteindre le niveau BEP/ CAP ce qui ne remplit pas l'objectif de la loi de l'orientation de l'éducation de 1989 qui était 100% de jeune à ce niveau. On remarque une certaine stagnation de la durée de scolarisation qui s'établit à 15,5 ans. Démocratisation ? Depuis une vingtaine d'années on observe une baisse des inégalités d'accès à l'enseignement des différentes classes sociales. À partir de 1984 les chances de poursuivre des études supérieures ont été multipliées par 3,5 pour les enfants d'ouvriers. Cependant, on assisterait de plus en plus à un clivage social au fils de l'expansion scolaire. [...]
[...] L'impact négatif de ce système de formation. Aujourd'hui les jeunes disposant d'un CAP ou d'un BEP ont beaucoup de mal à s'insérer car les jeunes ayant un bac pro occupent les emplois qui étaient auparavant occupés par les jeunes de niveau CAP/BEP. Le bac devient une modalité minimum pour accéder aux emplois qualifiés. On recherche un nouveau type d'ouvriers, plus qualifiés, plus polyvalents. Le fait que le diplôme a deux objectifs, à savoir l'insertion professionnelle et la poursuite d'études n'est pas favorable au PME industrielles. [...]
[...] Il est vrai que les qualités au travail de l'individu sont évaluées par et dans l'entreprise. Or cela devrait reposer sur des règles publiques. Il faudrait multiplier les passerelles entre l'enseignement professionnel et l'enseignement général. De plus, la nomenclature des niveaux de formation qui établit la correspondance entre formation et emplois a été mise au point à la fin des années 60. Or ne faudrait-il pas remettre en cause le lien normatif entre titre scolaire et catégorie d'emploi ? [...]
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