Les femmes, selon les critères de l'époque, n'ayant pas de libido, l'affirmation de leur sexualité passe par la masculinisation, garçonne hétérosexuelle ou lesbienne costumée en homme. Dans ce système de représentation, la lesbienne féminine est une impossibilité logique : obligation de la masculinisation de la sexualité.
L'écrivaine britannique Radclyffe Hall (1880-1943) invente Stephen Gordon, personnage prototype de la lesbienne masculine le plus connu symbolisant la marque infamante du lesbianisme.
Cet article soulève 2 questions : pourquoi les femmes du XXIème siècle qui, en société comme dans l'intimité, s'intéressaient en priorité à d'autres femmes, ont-elles souhaité rendre ces relations explicitement sexuelles ? Et, pourquoi la figure de la lesbienne masculine a-t-elle joué un rôle central dans cette évolution ?
[...] Sur ce dernier point, certains inconvénients existaient pour elles et pas pour les hommes : les grossesses non désirées et la mauvaise réputation. Explication de la masculinisation des lesbiennes : se reconnaître les unes des autres. Elle du coup, fini par dominer le discours sur l'homosexualité féminine, notamment en Angleterre et en Amérique (discours des sexologues) : le désir sexuel des femmes n'ayant rien d'inné, on attribua à la lesbienne une âme masculine prise au piège, qui en la phallicisant lui conférait une libido active ; puis l'inversion sexuelle est devenue un symbole fort des aspirations féministes. [...]
[...] Ainsi, les critères de beauté peuvent se déplacer car l'assignation de genre se déplace aussi. - Intégrer : l'exploration des genres dans le BDSM peut finalement conduire à développer une identité trans ou genderqueer dans la vie réelle, en tout cas à intégrer différents aspects dans leur identité. Ce que les interviewés décrivent comme une façon de respecter, de valider, de valoriser et de célébrer la diversité des expressions de genre au niveau de la communauté résulte donc du fait que l'espace BDSM ouvre de nouveaux territoires dans u contexte spécifique de ségrégations des genres. [...]
[...] Le corps trans est souvent réduit dans les médias au sexe. Les photos de Cameron rompent avec cet ordre hégémonique en ne se référant ni à la tradition des images des transsexuels en souffrance, ni à la convention de figuration médicale du sexe[1]. Ici ce n'est le médecin qui tient le scalpel mais la personne elle-même : déplacement décisif de la signification, c'est donc un geste d'empowerment (de prise de pouvoir). Si la transsexualité a été longtemps décrite comme une institution de la normalisation, les images de Cameron contribuent à un changement des effets de critique de la domination que porte la transsexualité. [...]
[...] L'invertie est tiraillée entre les 2 catégories homme et femme, il est un troisième sexe, représenté par le personnage Stephen Gordon dans Puits de solitude de Radclyffe Hall. En se travestissant en homme, Stephen Gordon représente la rébellion de la Nouvelle Femme contre l'ordre masculin mais aussi le combat des lesbiennes pour être elles-mêmes et exprimer leur véritable personnalité. Hall se sert du travestissement et de l'inversion de genre pour symboliser la sexualité lesbienne. La mythique lesbienne masculine ambitionne d'usurper la place du fils dans le triangle œdipien. Hall avait évoqué plus tôt l'érotisme mère- fille comme facteur déterminant de l'orientation lesbienne. [...]
[...] Ses photos rendent clair qu'au dehors du discours médical se sont établies d'autres modalités de représentation et de signes de sexe/genre. Queeriser les genres dans les communautés gouines BDSM Robin Bauer Objectif : analyser le potentiel des pratiques BDSM à queeriser le genre. Comment cette scène particulière fonctionne comme un espace social perçu comme un terrain de jeu pour explorer les genres en général et expérimenter des masculinités au-delà des corps masculins en particulier. Le BDSM renvoie aux distinctions entre les pratiques D/S (domination/soumission) et les pratiques S/M (Sadomasochistes) : le jeu D/S est fondé sur un échange de pouvoir visant à créer l'illusion d'une hiérarchie, alors que les pratiques S/M relèvent du fait d'infliger ou de recevoir des sensations intenses, dont la douleur. [...]
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