Dans le texte que nous étudions, extrait de « Questions de sociologie » édité par les Editions de Minuit en 1984, Pierre Bourdieu est en entretien avec Pierre Thuillier qui lui pose des questions sur son travail de sociologue. Il soulève ainsi plusieurs questions sur cette science considérée comme « à part » auxquelles Pierre Bourdieu répond.
L'une des définitions du mot science est « Ensemble de connaissance fondée sur l'objectivité et faisant appel à l'observation ainsi qu'à l'expérimentation », ce qui semblerait en effet tout à fait correspondre à la sociologie. Un grand nombre de sociologues s'est entendu sur une méthode de travail complète, s'accordant ainsi « sur un capital commun d'acquis, concepts, méthodes, procédures de vérification ». Les journalistes, eux aussi, peuvent être gênants dans leurs questions, leurs manières de faire, mais ne sont pas scientifiques pour autant.
[...] L'auteur ne cherche pas à se distinguer des autres, il souhaite tout simplement être dans l'exactitude scientifique jusque dans ses mots. Pour lui, certains mots ont trop fonctionné et ne résonnent plus du tout de la même façon. Tout comme les mathématiques, la biologie ou la physique, la sociologie est une science qui doit posséder son propre langage. Ne pas être précis en sociologie, c'est par exemple risquer de confondre le probable avec le certain, comme dans l'exemple qui suit sur l'absence d'accoutumance au mode de pensée statistique. [...]
[...] Dans le texte que nous étudions, extrait de Questions de sociologie édité par les Editions de Minuit en 1984, Pierre Bourdieu est en entretien avec Pierre Thuillier qui lui pose des questions sur son travail de sociologue. Il soulève ainsi plusieurs questions sur cette science considérée comme à part auxquelles Pierre Bourdieu répond. Dans un premier temps, le journaliste lui demande si la sociologie ou les sciences sociales sont vraiment des sciences et si tel est le cas, pourquoi ces sciences éprouvent-elles sans cesse le besoin de justifier leur scientificité ? [...]
[...] Questions de sociologie : Pierre Bourdieu en entretien avec Pierre Thuillier Pierre Bourdieu naît le 1er août 1930 à Denguin, dans les Pyrénées Atlantiques d'un père fonctionnaire. Il commence ses études à Pau et continue sur Paris à l'école Louis le Grand. Il intègre par la suite l'école normale supérieure, devient l'assistant de Raymond Aron (jusqu'en 1968) et passe une agrégation de philosophie. En 1955, il commence sa carrière d'enseignant au Lycée des Moulins, puis aux facultés d'Alger, de Paris et de Lille. [...]
[...] La sociologie est une science qui dérange, tel est le titre de la première partie de notre document. Sans nul doute, cette raison est la première qui doit faire qu'elle soit sans cesse obligée de prouver sa scientificité pour pouvoir exister en tant que science. En utilisant l'oxymoron triste privilège Pierre Bourdieu qualifie ainsi sa façon de se voir tiraillée entre la tristesse de devoir se justifier pour exister et le privilège de faire partie de la science qui s'est le plus remise en question. [...]
[...] L'auteur dit que la sociologie est une science objective, mais au point de départ, les sociologues ne font'-ils pas des recherches en rapport avec ce qui les intéresse ? Dans un de ses ouvrages, Le bal des célibataires Pierre Bourdieu a parlé des paysans du Béarn qui souffraient de plus en plus du célibat, imposé par leur condition de paysans. Cet exemple il est vrai est sans doute très représentatif du reste de la condition paysanne en France. D'autre part, cette région était une région qu'il connaissait bien et à laquelle il s'intéressait lui-même beaucoup pour en être originaire. [...]
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