Il s'agit d'un commentaire sur Les Âmes Sauvages de Nastassja Martin.
Nastassja Martin, née en 1986, est une anthropologue spécialiste des populations arctiques, diplômée de l'École des hautes études en sciences sociales. L'ouvrage que nous allons étudier, Les âmes sauvages. Face à l'occident, la résistance d'un peuple d'Alaska est le premier livre qu'elle a écrit, tiré de sa thèse de doctorat dirigée par Philippe Descola. Cet essai est le résultat de deux années de terrain à Fort Yukon en Alasaka auprès des Gwich'ins, des chasseurs-cueilleurs dont le quotidien est bouleversé par le réchauffement climatique.
[...] Même si elle avait des objectifs de recherche, les raisons de sa présence lui demeuraient obscures. Mais ce qui est intéressant, c'est qu'elle explique que c'est en se questionnant réciproquement autour de leurs souffrances respectives que N.Martin et les Gwich'ins qu'elle a pu établir une première forme de communication. Cette curiosité à double sens permit de justifier d'emblée sa présence sur leurs terre. Elle parle même de venir en l'aide à chacun. La jeune anthropologue évoque justement cette déstabilisation au début du terrain comme un passage « primordial à accepter au sein de l'écriture [ . [...]
[...] Ces deux photographies sont judicieusement choisies et sans prétentions, captant des activités clefs du quotidien. De même des cartes du territoire et du découpage selon les peuples ont été jointes au développement, toujours pour venir marquer des idées importantes ou permettre de se rendre compte visuellement de son constat. La répartition du type de matériaux et de données utilisés pour son ouvrage ainsi que son ressenti en tant qu'anthropologue sur le terrain semblent venir structuré le livre d'une manière tout à fait intéressante. [...]
[...] Par ailleurs, une fiche technique est jointe à la fin de son livre pour expliquer l'organisation sur le territoire des Gwich'ins et des langues utilisées. Mais aussi les formes d'organisations gouvernementales présentes sur le territoire en Alaska. Elle y explique aussi ses difficultés pour apprendre la langue parlée car parfois mélangée à de l'anglais et nécessite une opération de « démêlage ». Ne pas avoir intégré cette petite fiche technique dans le texte principal, permet de directement rentrer dans le cœur de son terrain et de conserver cette fluidité. [...]
[...] La préface relate un événement important lors de son enfance. Au début cette histoire semble hors sujet, mais peu à peu on comprend en quoi elle a pu l'influencer dans sa manière d'aborder son terrain. Lors de son arrivée à Fort Yukon, elle ne voit rien, comme nous. Seulement que « le monde part en lambeaux ». Mais peu à peu sa vision s'aiguise et elle découvre de plus en plus de choses, tout comme nous à travers son livre. [...]
[...] La deuxième photographie représente sont hôte Tritt lors d'une partie de bingo. Les deux photos marquent des moments importants et centraux tant pour le peuple Gwich'in que pour N.Martin. En effet, la chasse est au cœur de la vie de ce peuple d'Alaska et l'anthropologue fait partir une grande partie de ses observations, analyse et développement du thème de la chasse, car cette dernière touche à des problématiques qui opposent les occidentaux aux Gwich'ins, mais que c'est aussi grâce à cela qu'ils se nourrissent. [...]
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