L'ethnocentrisme est une notion introduite par W.G. Summer dans son ouvrage « Folkways », paru en 1907. D'après le dictionnaire ethnologique de Panoff et Perrin, l'ethnocentrisme est l'attitude des membres d'une société qui ramènent tous les faits sociaux à ceux qu'ils connaissent ou qui estiment que leur culture est meilleure ou préférable à d'autre. L'ethnocentrisme peut être considéré comme un phénomène universel, mais il a revêtu dans certaines sociétés, et en particulier dans la nôtre, un aspect activiste et conquérant qui, justifié à la seule vue de notre « supériorité » technique, s'exerce au détriment des autres peuples sous la forme de racisme.
La plupart des sciences occidentales sont ethnocentriques et l'ethnologie elle-même échappe rarement à cette attitude. Une autre définition restreint l'ethnocentrisme à un « Comportement social et [une] attitude inconsciemment motivée » qui amènent en particulier à « surestimer le groupe racial, géographique ou national auquel on appartient, aboutissant parfois à des préjugés en ce qui concerne les autres peuples ».
L'ethnocentrisme signifie donc la « tendance, plus ou moins consciente, à privilégier les valeurs et les formes culturelles du groupe ethnique auquel on appartient ».
[...] L'aventure du XXe siècle, tome II 1946-1999. Éditions du Chêne, Paris : 799 pages. TACITE. Annales. [...]
[...] Cependant, Lévi-Strauss critique l'ethnocentrisme et la mauvaise utilisation du terme de sauvage Pendant tout le texte il lutte contre les préjugés, et pourtant : En refusant l'humanité à ceux qui apparaissent comme les plus sauvages ou barbares de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques Cette attitude de pensée, au nom de laquelle on rejette les sauvages hors de l'humanité, est justement l'attitude la plus marquante et la plus distinctive de ces sauvages mêmes Par là même il accepte l'idée de l'existence de société barbare ou sauvage non comprises comme société sans écriture ou figée, mais comme société aux rituels barbares et sauvages Donc involontairement, il nous montre que l'ethnocentrisme est un danger inconscient, dans lequel on tombe facilement. Bibliographie BERNSTEIN, Serge, MILZA, Pierre (sous la direction de). Histoire du XIXe siècle. Hachette, Paris : 538 pages. Collection Initial DUBY, George. Atlas historique universel. Larousse, Paris, réédition de 2007 : 352 pages Encyclopédie Universalis, article Claude Lévi-Strauss de Pierre Smith ETIENNE, Jean, BLOESS, Françoise, NORECK, Jean-Pierre, ROUX, Jean-Pierre. Dictionnaire de sociologie. [...]
[...] Mais l'ethnocentrisme est également dû au facteur historique. L'ethnologie naît dans les sociétés euro-américaines en même temps que l'apogée de la révolution industrielle et au début du processus de colonisation moderne. Les sociétés euro-américaines, occidentales diront-nous plutôt, ont alors atteint un haut niveau de technicité et se situe, dans l'échelle évolutionniste de Morgan, établit en 1861, dans la troisième et dernière séquence : celle de la civilisation. Les explorateurs européens, puis, après le congrès de Berlin de 1878 qui réglementa la colonisation, les administrations, les colons et les militaires européens découvrent ces peuples, ces sociétés dirons-nous plutôt, sans écriture et figées. [...]
[...] Une autre définition restreint l'ethnocentrisme à un Comportement social et [une] attitude inconsciemment motivée qui amènent en particulier à surestimer le groupe racial, géographique ou national auquel on appartient, aboutissant parfois à des préjugés en ce qui concerne les autres peuples L'ethnocentrisme signifie donc la tendance, plus ou moins consciente, à privilégier les valeurs et les formes culturelles du groupe ethnique auquel on appartient D'ailleurs, pendant longtemps, l'ethnologie était définie comme la sociologie des études primitives Le terme allemand pour désigner l'ethnologie est d'ailleurs symptomatique de l'ethnocentrisme, en même temps qu'il retranscrit le mieux le but de l'ethnologie : Völkerkunde, c'est-à-dire l'étude des peuples, puisque Völker est le pluriel de Volk, qui signifie le peuple, donc ici les peuples, la pluralité des peuples, sauf le peuple germanique. En effet, l'étude du peuple germanique relève du terme Volkskunde, c'est-à-dire l'étude DU peuple. L'ethnocentrisme : trait universel de l'humanité ? L'anthropologie a constaté à maintes reprises dans les sociétés et civilisations premières que la notion d'humanité est presque toujours restreinte au groupe d'êtres humains auquel l'individu appartient. [...]
[...] Bien qu'il reconnaisse volontiers que plusieurs inventions lui viennent des Chinois (auxquels il ne se refuse pas une certaine sagesse) et que le jazz par exemple lui a été donné par les nègres (qu'il persiste, il est vrai, à regarder comme de grands enfants), il s'imagine s'être fait de lui-même et être le seul à pouvoir se targuer d'avoir reçu, en quelque sorte à sa naissance et en vertu de sa constitution propre, une mission de civilisation à remplir Michel Leiris, Cinq études d'ethnologie, article Race et civilisation Critiques À la base, les différents chapitres qui composent le recueil Race et Histoire sont des articles parus dans la revue de l'UNESCO en 1952. Il s'agit donc d'articles quelque peu vulgarisés, et écrit dans un style plutôt léger et agréable à lire et à comprendre. Lévi-Strauss nous appelle donc à faire attention à ne pas supprimer et à respecter la diversité des cultures. [...]
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