"Les esprits animaux" de G. Akerlof, "Nudge" de R. Thaler et C. Sunstein, "Freakonomics" et "Superfreakonomics" de S. Levitt et S. Dubner

Thèmes abordés

Les esprits animaux, G. Akerlof, Nudge, R. Thaler, C. Sunstein, Freakonomics, Superfreakonomics,S. Levitt, Stephen Dubner, défaillances de marché, utilité marginale, incitations sociales

Résumé du document

Les esprits animaux de G. Akerlof, Nudge de R. Thaler et C. Sunstein, Freakonomics et Superfreakonomics de S. Levitt sont quatre ouvrages se référant à la discipline de l'économie comportementale. Ils développent chacun des défaillances de marché causées par les comportements rationnels ou non des individus. Après les avoir présentées, nous reviendrons sur les solutions envisageables afin de réguler le marché.

Les individus adoptent parfois des comportements individuels relevant de l'irrationalité qui créent des défaillances de marché. Or cela conduit à des situations non optimales au sens de Pareto. Ainsi, l'équilibre de marché est rompu, puisque selon le premier théorème du bien-être, une situation n'aboutit à une allocation optimale des biens qu'en cas d'équilibre de marché.

Extraits

[...] L'agent, auquel le principal a délégué une tâche, est rationnellement poussé à minimiser son effort compte tenu de sa rémunération par le principal : il y a un risque de comportement opportuniste, étant donnée l'imperfection du contrôle de l'effort de l'agent par le principal. On parle d'aléa moral. On peut penser à l'exemple des policiers (agents) trouvant des arrangements contraires à la réglementation, par exemple fermer les yeux sur la prostitution en échange de bons services Cela conduit à une réponse rationnelle de la part de l'employeur, par exemple une hausse de salaire, mais cette réponse est elle- même inefficace à l'échelle globale. [...]

[...] L'intervention de l'État se justifie également pour résoudre la tragédie des biens communs présentée par Garett Hardin. En effet, face à la surexploitation des ressources par la communauté, l'Etat peut mettre en place un système de régulation ou décider d'internaliser les externalités qui nuisent à la communauté, avec par exemple la mise en place de taxes pigouviennes ou d'un marché des droits à polluer. Le but de ces politiques est de conduire le marché à un équilibre optimal pour la société et ainsi, de maximiser le bien-être collectif. [...]

[...] Effectivement, dans d'autres situations, et notamment dans la thèse développée par les auteurs de Freakonomics et Superfreakonomics, les individus se comportent rationnellement en fonction de leur coût d'opportunité à exécuter une certaine action ; ils raisonnent aussi à la marge, c.-à-d. en fonction de leur utilité marginale. Ainsi, Garett Hardin expose le fait dans La Tragédie des biens communs que les agents ont individuellement intérêt à utiliser au maximum les biens communs, car l'utilité qu'ils en retirent est entière, alors que le coût est supporté par l'ensemble des individus profitant du bien commun. [...]

[...] Enfin, nous pouvons évoquer l'approche du marché du travail d'Akerlof dans Identity Economics : certains individus sont tentés de façon irrationnelle par le crime ou le chômage, au détriment de valoriser leur capital humain, et participent donc à une certaine inefficacité du marché du travail. Cela est explicable par le fait que les outsiders valorisent le contraire des insiders et sortent ainsi du système rationnel de mise en valeur des compétences. Les comportements des individus peuvent donc s'avérer irrationnels et nuire au fonctionnement optimal des marchés. Cependant, même lorsque les agents sont supposés rationnels, leur attitude peut amener à des déficiences d'efficacité. [...]

[...] Cela passe par une prise de conscience individuelle des externalités négatives engendrées par les comportements. Le cas du développement durable nous livre un bon exemple : ce mouvement vers une modération des comportements économiques, sociaux et environnementaux résulte d'une prise de conscience personnelle et globale des dangers de l'action individuelle. La logique de délibération et de débat conduit la société vers un mouvement positif et sain, et se présente en opposition aux politiques publiques coercitives. [...]