Eric Debarbieux, "La violence à l’école : quelques orientations pour un débat scientifique mondial" (2006)

Résumé du document

L'article se structure en sous-parties : « Manipulation et oubli des victimes » ; cette partie traite des sentiments d'insécurité dans certains pays comme le Japon ou les Etats-Unis, il parle des crimes violents qui ont eu lieux dans certaines écoles tels que les massacres ou les homicides juvéniles dans les collèges et lycées c'est une « vague de crimes juvéniles » au Japon, l'école est considérée comme « un champ de bataille ». Ces « meurtres de masse » sont peu nombreux mais en augmentation.

L'autre partie traitée se nomme « Vers une comparaison Nord-Sud ». Dans les pays avancés, la violence en milieu scolaire s'exerce principalement dans les quartiers difficiles. La pauvreté ou le chômage ne peuvent à eux seuls entraîner la violence. Toutefois lorsque se cumulent les facteurs d'exclusion sociale, le risque d'être victime ou agresseur augmente. La mondialisation est une dynamique profondément inégalitaire, globalisation de la violence.

Extraits

[...] Les recherches portent sur les victimations et le climat scolaire au Brésil, Burkina Faso, Djibouti (pays du sud), France et Angleterre (pays du nord). Cas français échantillon étudié : 11147 élèves de 12 à 16 ans ZEP dans les d'établissements les plus sensibles socialement. La perception de la violence pour les élèves brésiliens est nettement moins forte que pour les élèves français, les élèves estiment la violence peu présente dans leurs établissements scolaires ; les victimations déclarées sont beaucoup moins importantes au Brésil qu'en France ; les insultes étant d'ailleurs plus présentes en France qu'au Brésil. [...]

[...] L'opinion publique se focalise sur ces faits divers et banalise ces évènements comme une représentation de montée de la violence. Les crimes sont banalisés et restent des faits qui en étant banalisés dans une série de drames restent le seul moyen pour la société et l'école de les oublier. Le terme délinquance est trop fort, il serait plus juste de dire victimation l'expérience personnelle de victimation est, autant pour les élèves que pour les enseignants, liée à des incidents mineurs, les victimations sérieuses sont très rares. [...]

[...] Les élèves djiboutiens ont une bonne vision de l'école, les professeurs sont jugés géniaux à 51% alors qu'en France c'est un tiers des élèves, les relations entre élèves sont aussi bonnes, les insultes ne sont dénoncées que très peu alors qu'en France ce sont 78% des élèves qui disent l'avoir été. Le Burkina Faso est un des pays les plus défavorisés. Taux d'alphabétisation faible. Selon les réponses aux questionnaires administrés, on note que la violence est quasiment absente, les victimations sont présentes, mais beaucoup moins que dans les pays du Nord ainsi que les insultes. La dernière partie Discussion : expliquer le paradoxe remet en cause les facteurs pauvreté et exclusion quant à la violence scolaire de ces pays. [...]

[...] L'auteur appelle la force des faibles qui aide à la survie solidaire et à l'éducation. Le Sud peut donner une leçon quant à l'importance du lien social de proximité à ceux du Nord qui pensent que la solution ne peut-être que la mise en place de réformes ou des plans onéreux alors que la solution peut être tout autre. Intérêt pour un étudiant en sciences de l'éducation : Cet article nous a permis de voir et comparer les différentes perceptions de la violence, insultes et autres phénomènes dans l'éducation tels que la victimation d'élèves dans une comparaison Nord/Sud. [...]

[...] On s'interroge encore sur ces bienfaits, là où il y a le moins de violence et de meilleurs résultats scolaires sont dans les écoles qui pratiquent peu voir pas le châtiment corporel et ou se développe le sentiment de sécurité. Enfin, le capital social que possède chaque pays est le ciment de toutes les actions qui sont menées. Le sentiment d'appartenance à une communauté, attachement à un quartier, au village ; ce sont des liens de proximité qui régule l'ensemble de l'éducation dans les pays du Sud, seul ce sentiment d'appartenance peut expliquer pourquoi dans des conditions extrêmes de pauvreté où vivent les populations, celles-ci semblent apprécier de manière positive leurs manières de vivre contrairement aux élèves français. [...]