L'épargnant dans un monde en crise, Luc Arrondel, André Masson, crise des subprimes, bulles immobilières, marché boursier, Lehman Brothers
Luc Arrondel et André Masson, tous deux directeurs de recherche au CNRS, cherchent à savoir de quelle manière la crise a influencé le comportement des agents en termes d'épargne : quelle influence le durcissement de l'accès au crédit a-t-il eu sur le comportement immobilier des agents ? Les stratégies de consommation ont-elles été révisées à la baisse ? Comment les agents gèrent-ils leur portefeuille financier face aux aléas de la conjoncture ? On observe globalement que les Français ont adopté un comportement plus prudent, c'est-à-dire qu'ils privilégient des placements plus sûrs, sur le long terme.
Le but de l'ouvrage est alors de savoir si les Français se sont simplement adaptés à l'environnement économique actuel ou si la crise a profondément modifié la « psyché » de l'épargnant.
[...] (Ce sont leurs anticipations relatives au marché boursier qui ont changé, ce serait ces modifications d'anticipations qui auraient influé le comportement d'investissement. Les observations effectuées sur les ménages français (davantage d'épargne de précaution, moins de consommation, modération du portefeuille d'actifs) conduisent à nous demander si ces modifications sont liées au pessimisme ou si elles ont modifié les préférences, dans ce cas l'aversion au risque aurait augmenté La méthode des scores ne met pas en évidence d'aversion au risque plus importante, seule l'impatience des ménages français aurait été modifiée, les rendant plus raisonnables. [...]
[...] Comment les agents gèrent-ils leur portefeuille financier face aux aléas de la conjoncture ? On observe globalement que les Français ont adopté un comportement plus prudent, c'est-à-dire qu'ils privilégient des placements plus sûrs, sur le long terme. Le but de l'ouvrage est alors de savoir si les Français se sont simplement adaptés à l'environnement économique actuel ou si la crise a profondément modifié la psyché de l'épargnant. I. La crise, le risque et les réactions de l'épargnant : quelle grille d'interprétation ? [...]
[...] Les effets de la crise sur les préférences des épargnants en France (et ailleurs) Il s'agit de savoir si la crise a remis en question l'hypothèse fondamentale de la stabilité des préférences au cours du temps. Weber a constitué un panel de données concernant la crise financière, à partir d'un échantillon de clients de la banque Barclays Wealth : le panel est majoritairement composé d'hommes, aisés. Leur comportement de prise de risque a changé entre septembre 2008 et mars 2009. Les individus déclarent ainsi vouloir moins investir dans des actifs risqués, mais leurs préférences vis-à-vis du risque sont, globalement, restées stables. [...]
[...] Cependant, la crise des subprimes a montré les dangers du surendettement. Plusieurs temps forts de la crise peuvent être dégagés : La crise des subprimes qui correspond au dégonflement de la bulle immobilière des années 2000 L'effondrement des marchés boursiers internationaux qui fait suite à la faillite d'établissements financiers américains (automne 2008) Le creusement des déficits publics, les gouvernements tentant de limiter les effets de la récession par le biais des finances publiques (2009) La crise des finances publiques grecques et irlandaises (2010) Ces différents événements ont eu une incidence sur le moral des ménages ; ainsi, d'après l'enquête TNS-Sofres (avril 2009), la majorité des ménages des pays enquêtés pensaient que la crise allait durer au moins une année supplémentaire. [...]
[...] La répartition du patrimoine n'étant pas la même selon les pays, on peut penser que les répercussions de la crise seront différentes. Ainsi selon l'enquête Crise et dépendance, l'impact de la dévalorisation des avoirs patrimoniaux aurait coûté 1.7 point de croissance du PIB aux EUA dans la zone euro. Les facteurs d'accumulation patrimoniale sont : Le fait de dispenser d'un revenu d'activité ou d'une retraite élevés Être d'âge mûr Appartenir à une catégorie sociale favorisée Avoir reçu un héritage significatif Pour ce qui est de l'analyse du patrimoine des Français, le niveau de diversification du portefeuille est lié au montant du patrimoine détenu : à mesure que celui augmente, les ménages passent de l'acquisition dans des liquidités, aux quasi-liquidités, à l'achat de la résidence principale, à la constitution d'un portefeuille boursier (à mesure que les revenus augmentent, le patrimoine se diversifie. [...]
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