Dans son ouvrage, La question locale, Alain Bourdin pose d'emblée la position effective du local face à la mondialisation grandissante mais aussi face à la centralité du pouvoir étatique et ce particulièrement en ce qui concerne la France. « Le centre : pouvoir anonyme et sans lieu, entité omniprésente, monstre froid » comme il s'amuse à le définir. En opposition, le local se fait « la pratique qui conteste, l'esprit qui dit non. C'est le dispositif critique… Il travaille les multiples possibles » mais « il peut favoriser la naissance d'une société de « composition » où chaque unité autogérée pourrait innover à sa guise » répond Sfez.
Longtemps la localité a été le point d'ancrage de la société mais avec l'avènement de la mondialisation et des techniques, le développement de l'Etat providence, elle perd de son impact. Cela se perçoit par des processus d'homogénéisation liés au développement de la consommation fordiste et à l'émergence, dans les pays riches, de couches moyennes de plus en plus larges organisées autour de cette consommation. L'Etat nation a une administration généralisée forte. Cependant le contexte va petit à petit s'inverser. L'affranchissement de l'homme face au capitalisme (L'homme unidimensionnel d'Habermas) comme au communisme affirme un besoin de responsabilité collective et d'autogestion. Les Etats vont décentraliser leur pouvoir et la conférence d'Istanbul de 1996 consacre spectaculairement le triomphe des villes sur les Etats. L'universalisme cédant à la singularité communautaire.
Puisque paradoxalement, à l'heure de la globalisation, le monde redevient local, j'ai choisi de focaliser mon analyse sur le dernier chapitre de l'ouvrage intitulé « les enjeux du local surmoderne ».
[...] Enfin, il reste très nettement sectoriel à cause des relations entre les entités locales et l'Etat qui passent par des secteurs (organisations professionnelles, ministères techniques ) Bourdin en conclut qu'ici l'innovation ne peut pas être une affaire locale même s'il lui arrive d'être localisée. Surtout si elle est d'ordre social ou de la vie quotidienne, moins si elle est d'ordre technique ou économique. En effet, l'innovation ne peut se concrétiser que sous l'action de l'Etat. Nous nous apercevons alors que le local est subordonné. Le local subordonné La subordination du local au national est due principalement au jeu de la bourgeoisie. [...]
[...] Les modèles de localisation sont effectifs lorsque ces définitions se stabilisent, sont partagées par tous et manifestent une réelle efficacité opérationnelle. Mais pour cela un acteur joue un rôle important : l'Etat qui, en corrélation avec la société civile, produit des négociations. Par société civile il faut entendre la bourgeoisie locale qui cherche à s'autonomiser mais aussi les diverses institutions professionnelles, associatives, culturelles ou religieuses. Elle ne cherche pas à évincer l'Etat, elle trouve avantage dans cette localisation officielle et partage les représentations qui y sont véhiculées. [...]
[...] Les Etats vont décentraliser leur pouvoir et la conférence d'Istanbul de 1996 consacre spectaculairement le triomphe des villes sur les Etats. L'universalisme cédant à la singularité communautaire. Puisque paradoxalement, à l'heure de la globalisation, le monde redevient local, j'ai choisi de focaliser mon analyse sur le dernier chapitre de l'ouvrage intitulé les enjeux du local surmoderne Pour vous présenter l'ouvrage de façon succincte, il est constitué de six chapitres : 1. L'objet local : où Bourdin explique les fondements de la localité à savoir que l'affirmation du local passe par la valorisation systématique des entités communautaires radicales, l'importance absolue d'un héritage partagé (idée que toute spécificité constitue un instrument de résistance à une modernité dangereuse) et la foi dans la proximité (la base détenant la vérité sociale) le local étant à la fois nécessaire, hérité et construit Mondialisation et localité : où il définit l'impact de la mondialisation sur le local (économie à distance, réseaux entre les villes, la mobilité, les télécommunications) ce qui créé des nouvelles architectures sociopolitiques où le local va s'adapter Les nouvelles figures de la localité il parle des lieux de mémoire et d'évènement (fête de l'humanité) les lieux de transit et technopoles (Lille, la sun-belt) les nouveaux contextes et représentations que cela créé Gouverner la localité il explique comment organiser la gouvernance locale par la coalition, les acteurs, les partenariats il prend pour cela l'exemple américain des twin-cities 5. [...]
[...] Elle suppose aussi des références communes qui ne sont pas héritées mais produites. Elles sont produites par un apprentissage qui est d'ordre social. Ces conventions ne s'imposent pas d'elles-mêmes mais supposent que les acteurs y mettent du leur pour les définir, leur compétence et leur temps. Selon Bourdin, quatre formes de l'action collective dominent actuellement : - L'ajustement au marché et au contrat : relation de marché quand il y a une relation d'offre et de demande (relation professionnelle ou partenariat) contrat lors qu'aucune des modalités de l'action collective n'est laissée au hasard. [...]
[...] Mais pour que cela réussisse il faut également que l'intérêt commun soit porteur d'un sens spécifique. Il s'agit ici de faire du lieu un endroit spécifique, irremplaçable et fondateur, ici l'histoire peut jouer beaucoup. (Plaine d'Abraham) Enfin il faut que cette affirmation du local en fasse une ressource totale et totalement exclusive. Totale parce qu'elle doit être à la fois économique, symbolique, sociale, politique et totalement exclusive parce que réservée à un ensemble d'individus. (Exemple corse, identité) Le local est alors une nécessité, totalement contrôlée toutefois. [...]
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