G. Desplanques est démographe et administrateur de l'INSEE. Il publie chaque année avec Philippe Besnard puis avec Joséphine Besnard, La Cote des Prénoms où il étudie la répartition des prénoms afin de conseiller les futurs parents.
Si l'attribution d'un prénom semble venir du libre choix des parents, elle révèle pourtant une logique sociale. G. Desplanques observe ici que les parents choisissent les prénoms de leurs enfants dans un éventail restreint comme si la société exerçait sur eux une pression normative. Derrière la simple étude de la répartition des prénoms, c'est donc bien le thème de la mode qu'il convient d'étudier. Le prénom semble être un objet d'analyse idéal puisqu'il est à la fois gratuit, universel et porteur d'une unique information ce qui simplifie la compréhension. L'anthroponymie a un intérêt à la fois dans les domaines de la démographie historique, de l'anthropologie et de la sociologie.
[...] Le résultat en est une succession croissante des prénoms vedettes et un éventail de prénoms plus large. On peut ainsi comparer la longue durée de vie de Jean et de Marie (environ trente ans) à la rapide rotation de Nicolas et Aurélie (moins de trois ans). Le passage à un modèle moderne commence par les filles dès 1925- 29 avec notamment l'abandon des prénoms asexués et vers 1940-45 pour les garçons plus touchés par la tradition. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les prénoms les plus communs ont totalement changé même s'ils sont souvent puisés dans des stocks anciens. [...]
[...] Les enfants de Michel et Martine Dupont s'appellent Nicolas et Céline par Guy Desplanques G. Desplanques est démographe et administrateur de l'INSEE. Il publie chaque année avec Philippe Besnard puis avec Joséphine Besnard, La Cote des Prénoms où il étudie la répartition des prénoms afin de conseiller les futurs parents. Si l'attribution d'un prénom semble venir du libre choix des parents, elle révèle pourtant une logique sociale. G. Desplanques observe ici que les parents choisissent les prénoms de leurs enfants dans un éventail restreint comme si la société exerçait sur eux une pression normative. [...]
[...] Les cadres ont ainsi près de cinq ans d'avance sur les ouvriers et les agriculteurs. Il ne faut cependant pas croire que chaque catégorie sociale a en son sein une répartition homogène. Les professions libérales de l'information et du spectacle devancent les autres groupes classés parmi les cadres et professions intellectuelles supérieures. Le capital culturel ne se répartit donc pas comme le capital économique. On trouve chez les cadres et chez les agriculteurs des autres prénoms. Il n'y a donc pas simplement une diffusion, mais une différenciation des prénoms en fonction de la classe sociale avec des stocks de prénoms différents. [...]
[...] Desplanques, les cadres et professions intellectuelles supérieures lancent la mode des prénoms tandis que les autres la suivent. L'attrait des prénoms à la mode est plus fort chez les classes moyennes alors que les cadres délaissent un prénom trop répandu. En milieu agricole également, les prénoms phares sont moins fréquents, car la diffusion y est tardive et l'attrait déjà diminué. Le texte de G. Simmel étudie ce phénomène en montrant que la mode est le produit d'interactions entre individus. Elle est vue comme le mariage d'une volonté de distinction et de fusion avec le groupe social. [...]
[...] Enfin, il faut signaler que si les médias accélèrent le processus de renouvellement, ils ne sont point les initiateurs d'une mode. Brigitte connait ainsi ses premiers succès presque dix ans avant Brigitte Bardot. Les rapports entre média et mode des prénoms sont complexes. III. Discussion critique G. Desplanques explique l'accélération du rythme de la mode par la disparition de la tradition et par le rôle de relais des médias comme si c'étaient les seules causes possibles. On pourrait tenter de l'expliquer autrement en nous aidant du premier texte. G. [...]
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