L'embarras se traduit par des signes objectifs du trouble émotionnel. De manière générale, l'interaction est considérée comme une situation naturelle, les troubles que révèle l'embarras sont des écarts regrettables par rapport à la norme.
Il faut d'abord distinguer deux sortes de circonstances : l'angoisse accapare le sujet tout entier. Cette angoisse n'est pas fatalement la conséquence de la présence d'autrui, elle peut survenir même lorsque le sujet est seul, ce qui pour Goffman est significatif. Ce cas ne nous intéresse pas.
Goffman constate que lorsqu'une personne se trouve en situation d'avoir honte, les personnes qui l'entourent peuvent également exprimer des signes de cette honte (ils rougissent tous par exemple). Pour décrire un individu dans l'embarras, on utilise facilement des métaphores « mécaniques » (perte de contrôle, rupture d'équilibre).
Goffman remarque que « Dans toute culture, semble-t-il, l'interaction face à face requiert précisément les capacités que l'émoi détruit à coup sûr. » On peut donc, pour saisir l'embarras prendre un cadre d'analyse transculturel.
[...] Fiche de lecture du chapitre intitulé "L'embarras et l'organisation sociale" de E. Goffman in Les Rites d'interaction L'embarras se traduit par des signes objectifs du trouble émotionnel. De manière générale, l'interaction est considérée comme une situation naturelle, les troubles que révèle l'embarras sont des écarts regrettables par rapport à la norme. Il faut d'abord distinguer deux sortes de circonstances : l'angoisse accapare le sujet tout entier. Cette angoisse n'est pas fatalement la conséquence de la présence d'autrui, elle peut survenir même lorsque le sujet est seul, ce qui pour Goffman est significatif. [...]
[...] Lorsqu'un évènement fait irruption, il rompt la dynamique d'interaction et rend en partie caduques les prévisions de chacun des moi Ils ont donc à réorganiser cette dynamique, refouler les comportements prévus pour reconstruire l'interaction. La confusion est une manière partagée de mettre en évidence la nécessité de cette réorganisation, c'est pourquoi elle semble contagieuse. Les lieux peuvent influencer la survenue d'une interaction, en effet la proximité spatiale suggère un rapprochement social. Mais il faut bien que quelqu'un engage et alimente la conversation. Ces actes peuvent fausser la relation en posant des relations de hiérarchies et de pouvoirs entre les inters actants. [...]
[...] L'émoi, dans notre société est signe de faiblesse. L'individu s'efforce donc plus ou moins de le dissimuler (le tact veut qu'on évite de mettre les autres dans l'embarras également). Cependant, la dissimulation n'est pas forcément efficace et il arrive que les autres soient clairvoyants concernant l'embarras dissimulé. Tout le monde prend alors conscience de sa présence. L'interaction peut alors devenir pénible. Il y a atteinte aux convenances. Goffman pose qu'il soit nécessaire de distinguer l'assurance le sang- froid l'aplomb (capacités à garder son calme), de l'amabilité le tact ou encore le savoir-faire (capacités à ne pas se mettre dans l'embarras et à ne pas en provoquer chez les autres). [...]
[...] L'embarras permet de mettre en évidence l'existence de rôles précis entre les individus. Dans l'interaction, chacun tient son rôle. Lorsque le rôle n'est pas tenu, lorsque le personnage ne correspond pas à celui attendu, nous montrons un autre rôle, un autre personnage possible, un autre moi. L'embarras peut donc être interprété comme une ouverture de la sphère du moi, un élargissement de cette dernière qui nous donne la possibilité d'évoluer dans un espace plus grand, dans une pluralité de rôles possibles. [...]
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