Dans ce livre, François Dubet appelle à s'interroger sur le modèle de justice et sur ses apories à l'épreuve des faits. Aujourd'hui, dans les sociétés démocratiques, "l'égalité méritocratique des chances reste la figure cardinale de la justice sociale" : il s'agit de faire en sorte que les inégalités de richesse, de naissance, de sexe, ethniques, etc. n'interfèrent pas dans la compétition et l'accès à des compétences scolaires. Cependant, ce modèle n'a jamais été véritablement réalisé (cf inégalités de réussite selon PCS qui ne diminuent quasiment pas) au point que des voix en viennent à prôner une rupture avec l?illusion de l'égalité des chances.
Objectif : comment se rapprocher du principe d'égalité des chances ? (...)
[...] L'école obligatoire devait forger une culture commune. Cet aspect s'est dissout avec la massification scolaire puisque chaque élève est pensé comme pouvant aller au bout du parcours. Ainsi, les bases ne sont plus ce que chacun doit maîtriser pour être un citoyen actif et intégré, mais ce qui permet d'aller plus loin dans les études Il faudrait donc garantir l'acquisition d'une culture commune, sorte de SMIC du marché scolaire, sans contrevenir au principe du mérite. Des craintes peuvent s'élever face à ce socle commun, notamment celle de voir ce minimum se transformer en maximum pour certains. [...]
[...] Ainsi, avec la montée de l'idée des 80% au bac, s'est progressivement mis en place un collège qui forçaient les élèves à se plier à un programme et à un modèle pédagogique conçus pour une minorité d'élèves, élargie sans doute, mais certainement pas pour toute une classe d'âge Cet état de fait a conduit à une montée des incivilités et des violences et à un affaiblissement de l'intérêt porté au collège par toute une frange d'élèves. Les jours du collège unique semblent comptés. [...]
[...] Ce faisant, l'égalité des chances établit des inégalités justes en ouvrant à tous la compétition pour els diplômes et les positions sociales Les inégalités sont justes si la compétition est juste et collectivement utiles. De l'élitisme républicain à l'égalité des chances François Dubet rappelle dans un premier temps que les fondateurs de l'école républicaine n'avaient pas affirmé le principe de l'égalité des chances. Tous les élèves ne pouvaient prétendre au même parcours. Les fondateurs ont cependant œuvré pour une plus forte mixité sociale. [...]
[...] Il convient de s'interroger alors sur un nouvel aspect : quels effets de la hiérarchie des diplômes sur les inégalités sociales ? Il ne fait pas que les bons élèves récoltent tous les honneurs et les mauvais tout le mépris Les effets sociaux des inégalités scolaires Selon la théorie des sphères de justice de M.Walzer (1997), le fait qu'une inégalité juste au sein d'une sphère entraîne une inégalité au sein d'une autre est injuste. Il convient donc de chercher une séparation la plus forte possible des sphères de justice. [...]
[...] Dans une perspective rawlsienne, suis-je responsable de mes talents ? Il serait dès lors possible d'envisager le rejet de l'idéal démocratique du fait du danger de ses conséquences. Mais il est difficile d'envisager un autre principe de justice scolaire alternatif à l'égalité méritocratique. II. L'égalité distributive des chances L'égalité des chances reste un horizon normatif sur lequel il est nécessaire de tenir Il faut cependant l'articuler avec une égalité distributive des chances. Une fiction nécessaire L'égalité des chances et le mérité sont des fictions d'autant plus indispensables qu'elles établissent une règle de justice, de distribution égale des individus en fonction de leurs performances et de l'usage qu'ils font de leur liberté Il s'agit d'un mode de régulation sociale des les sociétés démocratiques passe ton bac d'abord d'un levier de l'éduction morale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture