Question 1 : En quoi l'analyse que propose Norbert Alter des relations de travail dans l'entreprise reprend-t-elle le cadre d'analyse construit par Marcel Mauss dans son « Essai sur le don » ?
Question 2 : Sur quel matériau empirique Alter fonde-t-il son analyse ?
Question 3 : Au terme de cette analyse, peut-on dire que les logiques de don et de contre-don sont fragilisées dans les organisations de travail contemporaines ? Pour quelle(s) raison(s) ? Faut-il s'en inquiéter ?
[...] C'est notamment le cas de l'extrait où une infirmière donne à voir la nécessité de travailler en binôme. Cela permet d'illustrer l'association entre « les contraintes d'efficacité [avec] une sorte de goût pour l'échange » (p.27). La portée conceptuelle de l'entretien lui permet aisément d'affilier expérience individuelle et théorie générale des relations dans le monde professionnel. Question 3 : Au terme de cette analyse, peut-on dire que les logiques de don et de contre-don sont fragilisées dans les organisations de travail contemporaines ? [...]
[...] Il inscrit son enquête dans une structure élargie qui analyse les interactions sociales des individus en rapport avec les structures organisationnelles. Il mobilise la notion de don et de contre-don pour étudier son objet. En effet, en reprenant la classique étude de Marcel Mauss qui distinguait, au sein des sociétés primitives, le fait de donner, de recevoir et de rendre, cela permettrait de « sceller une relation dans un endettement mutuel » (p.11) à travers laquelle le don prend un sens particulier dans le monde du travail contemporain. [...]
[...] Pour cela, il s'applique à reprendre les typologies du monde de l'entreprise comme celle qui distingue le « travail prescrit » et le « travail réel ». A travers de nombreux exemples - principalement ceux des commerciaux et de Céline, partner en consulting - on comprend il montre comment on peut adapter les notions de Mauss et celle de Malinowski sur la kula comme système d'échange des trobiandais. Dans le domaine entrepreneurial, cela prend la forme d'aide, de conseils qui ne sont pas prévus dans les fiches de poste mais qui font partie de la vie commune. [...]
[...] En reprenant les analyses de Sennett sur l'« érosion du caractère », Norbert Alter explique la difficulté à maintenir ou conserver ces relations particulières du fait de l'organisation des structures professionnelles qui privilégient « la flexibilité » (p. 83). Plus généralement, l'accélération constante des transformations techniques et managériales ont envahi le monde de l'entreprise. La « mobilité structurelle » et la « mobilité personnelle », érigées en normes, ont profondément bouleversé les conditions sociales de la coordination tantôt du fait de l'interdépendance des structures économiques entre elles (par exemple les entreprises soumises à la concurrence) et à l'incorporation. C'est le modèle de la dyschronie que N. Alter oppose aux modèles de Michel Crozier sur la bureaucratie. [...]
[...] En premier lieu, il apparaît comme dynamique, au sens où les étapes constituent un ensemble cohérent, progressif à l'œuvre dans les relations sociales en entreprise, comme « une spirale où se trouvent confondues les étapes et la nature des prestations qui circulent » (p. 46). Dans un second temps, ce cadre d'analyse met en exergue l'ensemble des comportements symboliques - non matériels - qui peuvent avoir lieu au sein des entreprises. Enfin, le triptyque permet de comprendre le monde professionnel au-delà du lieu de l'entreprise et son transfert au sein de la vie privée (amitié, amour etc.). Selon Alter, « cette théorie [ . [...]
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