Pierre Bourdieu est né le 1er août 1930 à Denguin, petit village situé dans les Pyrénées Atlantiques, dans une famille de paysans. Il débute ses études au lycée de Pau entre 1941 et 1947 puis entre en classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand de Paris entre 1948 et 1951. Il intègre ensuite simultanément l'école normale supérieure (ENS) et la faculté de lettre.
Agrégé de philosophie, il a enseigné au lycée de Moulins dans l'Allier en 1954. Il est nommé assistant à la Faculté des lettres d'Alger à la suite de son service militaire. Cet épisode algérien est déterminant, car c'est là que va débuter sa carrière de sociologue. Il y mènera toute une série d'enquêtes et de travaux dans ethnologiques dans la région kabyle notamment. Ces études vont amener à la rédaction de plusieurs ouvrages dont celui intitulé Sociologie de l'Algérie. Il rentre ensuite en France où il continue son étude de la société kabyle.
En 1964, il est nommé directeur d'études à l'école pratique des hautes études qui deviendra l'école des hautes études en sciences sociales. Il publie en 1979 son œuvre la plus connue et la plus importante pour le champ sociologique : La distinction : critique sociale du jugement.
Chargé de cours de 1964 à 1984 à l'école Normale Supérieure, il fut, à partir de 1981, professeur titulaire de la Chaire de Sociologie au Collège de France, la position la plus prestigieuse au sein du système universitaire français.
En 1968, il fonde le centre de sociologie de l'éducation et de la culture. Il fut également directeur du Centre de Sociologie européenne (CSE) en 1985. Bourdieu obtient une reconnaissance internationale qui le fît voyager dans de nombreux pays.
Parallèlement à cette carrière d'enseignant, il fonde et devient, en 1975, le directeur de la revue Actes de la Recherche en sciences sociales et de la revue internationale des livres Liber, après avoir été directeur de la Collection Le sens commun aux éditions de Minuit de 1964 à 1992 où il a changé pour les éditions du Seuil.
En 1993, il créa le Comité international de soutien aux intellectuels algériens (CSIA), puis, en 1995, il fonda la maison d'édition Raisons d'agir, qui édite des petits livres militants qui dénoncent le néo-libéralisme. Parmi ceux-ci, le pamphlet Sur la télévision, publié en 1997, et l'essai La Domination masculine (1998), qui donnèrent lieu à controverses.
Dans les années 1990, Bourdieu s'est fortement engagé dans la vie médiatique et politique ce qui lui a assuré une renommée mondiale, mais ce qui lui a valu de nombreuses critiques.
Pierre Bourdieu, figure majeure de la sociologie contemporaine, est décédé à l'âge de 71 ans, dans un hôpital parisien.
[...] En effet, on dit souvent d'une femme qu'elle est trop grande pour une femme alors que selon Bourdieu il n'y a jamais de tare chez un homme 91). Selon lui, le corps perçu est un produit social par le fait qu'il est déterminé et détermine notre statut social. Bourdieu applique au corps les oppositions entre dominant et dominé telles que : grand/petit, gros, maigre, etc. De même que, en général, les hommes se plaignent de leur petite taille alors que ce qui est reproché à une femme c'est sa grande taille, son trop grand poids. [...]
[...] Les femmes intègrent inconsciemment leur domination qui pèse sur elles. D'autre part, les femmes restent des objets d'échange dans l'économie des biens symboliques En effet, elles effectuent des activités non rémunérées (travaux domestiques) et s'adonnent plus facilement au bénévolat. En outre, à travers leur apparence les femmes sont à l'origine du capital symbolique de l'unité domestique à travers le mariage. C'est grâce à sa femme que le mari peut obtenir une certaine reconnaissance au sein de la société. Les femmes sont purement des objets esthétiques et donc soumis à la domination masculine. [...]
[...] C'est sur le devant du corps que tout se joue, c'est l'endroit qui met en évidence la différenciation sexuelle. Au sein de la société kabyle, les parties génitales ainsi que l'organisme sont souvent désignés par des expressions plutôt significatives. Par exemple, le sperme est assimilé à du lait. Les Berbères de Kabylie disent qu'un homme n'a pas versé du petit-lait sur sa poitrine s'il a résisté à la séduction. Ainsi, il est possible de voir la domination masculine prendre forme dans le rapport sexuel même. [...]
[...] Il reprend et organise ces données dans une langue précise et riche. Tout au long de l'ouvrage, il fait référence à cette société. Ensuite, il n'hésite pas à utiliser des exemples tirés de nos sociétés, qu'il a longuement étudiées, comme pour mieux nous prouver la persistance de la domination masculine, notamment en ce qui concerne le travail (notion de vocation ou la famille. Aussi, afin de compléter son étude, il fait de nombreuses références à d'autres auteurs, philosophes ou sociologues comme Virginia Woolf dont il aime à s'inspirer et dont il saisit toute la finesse de son analyse comme dans son œuvre La promenade au phare. [...]
[...] C'est pour cela que l'homosexualité est rejetée par la majorité du genre masculin qui considère cette forme de relation amoureuse comme la transformation de l'homme en femme. À en suivre l'argumentation de Bourdieu, nous pouvons donc affirmer qu'il y a bel et bien une domination masculine s'imposant consciencieusement ou non aux femmes. Cette dernière est constatée aussi bien dans les sociétés africaines, orientales et occidentales. Mais il est possible de se demander si cette supériorité exprimée par les hommes n'est pas leur réaction à une peur cachée du sexe féminin. [...]
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