Une dette sociale : le Revenu Minimum d'Insertion, La diagonale du pauvre, pages 9 à 30 - Robert Castel et Jean-François Laé (1992) - Comment l'introduction du RMI permet de combler les lacunes des dispositifs de protection sociale antérieurs et d'appréhender la question de la diagonale des pauvres ?

Thèmes abordés

Protection sociale, pauvreté, exclusion sociale, RMI Revenu Minimum d'Insertion, RSA Revenu de Solidarité Active, loi de 1988, lutte contre la précarité, bénéficiaire des aides

Résumé du document

L'article de Robert Castel et Jean-François Laé est extrait de l'ouvrage « Une dette sociale : le Revenu Minimum d'Insertion » publié en 1992. La diagonale du pauvre est une analyse exhaustive à travers laquelle les sociologues avancent leurs critiques des mesures de protection sociale existantes et présentent les mérites ainsi que les lacunes du nouveau dispositif introduit par la loi de 1988. La diagonale du pauvre est caractérisée par la notion de précarité qui affecte l'économie et la situation de l'emploi, mettant ainsi des individus dans un état de vulnérabilité. L'introduction de la loi de 1988 a pour but de lutter contre la précarité. « Le revenu de Solidarité active (RSA), entré en vigueur le 1er juin 2009 en France métropolitaine, se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) », mais c'est sur ce deuxième que portera davantage notre analyse faisant l'objet du texte à commenter.

Extraits

[...] C'est pourquoi ils soutiennent la position du législateur qui rassemble les individus inaptes au travail en raison de leur état physique ou mental et ceux qui ne pouvaient travailler en raison de la situation de l'emploi. De cette façon l'article 1 de la loi de 1988 élargit le spectre de la protection sociale. Cependant, ces individus ne peuvent pas être traités comme l'étaient traditionnellement les individus inaptes à travailler et donc par un droit au secours uniquement, mais un effort doit être fourni pour leur réinsertion car leur valeur sur le marché en tant que membre ayant un potentiel productif est incontestable. [...]

[...] Cependant, la pratique du marché n'exclut pas complétement les autres formes d'emploi temporaire ce qui fait qu'une allocation visant à la subsistance des individus est nécessaire pendant des périodes transitoires où un salarié non-permanent trouve des difficultés à reprendre son activité. Le positivisme des auteurs dans l'extrait commenté ne s'est pas parfaitement traduit en pratique. En effet, le dispositif a été critiqué à cause du fait que le pourcentage d'individus qui ont réussis à se réintégrés n'est pas aussi élevé qu'on le souhaitait. [...]

[...] Une dette sociale : le Revenu Minimum d'Insertion, La diagonale du pauvre, pages 9 à 30 - Robert Castel et Jean-François Laé (1992) - Comment l'introduction du RMI permet de combler les lacunes des dispositifs de protection sociale antérieurs et d'appréhender la question de la diagonale des pauvres ? « La protection sociale est un investissement dans le capital humain ». Les mesures de protection sociale généralement conçues pour les pauvres permettent de faciliter l'accès aux services publics et l'exercice d'une activité rémunérée par les personnes ciblées augmentant ainsi leur productivité. [...]

[...] Sur ce sujet Cédric Argenton considère la culture de l'assistanat présente un risque « car il existe aujourd'hui de sérieux doutes sur la soutenabilité de nos systèmes d'assurances sociales » et vu que « l'État-providence change les représentations et les comportements des assurés sociaux » il faut selon l'auteur « réinventer un système de protections qui maintienne les incitations au travail, à l'effort, à la formation et qui soit durablement financé semble donc prioritaire ». Cependant, l'aide à la subsistance n'est pas la finalité du RMI. Bertrand Fragonard, un des participant à l'élaboration de ce dispositif considère que « l'ambition du RMI est de lier intimement une aide financière et une démarche d'insertion. Il s'agit de prendre appui sur une prestation pour aider ses bénéficiaires à conquérir, autant qu'il est possible, leur autonomie sociale et économique. [...]

[...] De plus, le bénéficiaire du RMI participe aux formations en vue d'obtenir les qualifications nécessaires pour pouvoir intégrer la vie professionnelle. En plus, l'objectif majeur est de retrouver le chemin d'un retour au salariat et la notion même de salariat implique une activité, un effort de l'individu même pour regagner son indépendance et sa place dans la vie professionnelle et sociale. Ceci dit, les bénéficiaires sont présentés avec l'opportunité de se réintégrer, en leur fournissant à travers plusieurs outils un « droit d'accès au droit », principalement un travail. [...]