Cours au Collège de France, Michel Foucault, sciences humaines, souveraineté, discipline, conduite humaine, modernité, société moderne, discours scientifique
Lors de son cours magistral au Collège de France le 14 janvier 1976, Michel Foucault explore de manière approfondie la genèse du discours des sciences humaines ainsi que les intrications complexes des mécanismes de pouvoir dans la société. Au coeur de son exposé se dessine une problématique fondamentale : la coexistence de deux forces antagonistes, la souveraineté et la discipline, et leur impact sur la formation du discours scientifique relatif à la conduite humaine. Cette réflexion dévoile les enjeux philosophiques cruciaux qui sous-tendent l'évolution du pouvoir dans la modernité, interrogeant la légitimité et l'efficacité des systèmes disciplinaires et souverains.
[...] Un droit qui, tout en résistant aux effets du pouvoir disciplinaire, serait dégagé du principe de la souveraineté. Cela ouvre des horizons pour une réflexion sur la nature et la construction du pouvoir dans une perspective non disciplinaire. En résumé, les arguments de Foucault offrent une vision complexe et nuancée de la manière dont le pouvoir opère dans la société moderne, en soulignant la nécessité de repenser les rapports entre souveraineté et discipline pour envisager une nouvelle configuration du discours des sciences humaines. [...]
[...] Que font le syndicat de la magistrature ou d'autres institutions comme celle-là ? Que fait-on sinon précisément invoquer ce droit, ce fameux droit formel et bourgeois qui est en réalité le droit de la souveraineté Foucault pointe ici l'ironie de la situation où, face aux mécanismes disciplinaires, la résistance se traduit souvent par un retour au droit de la souveraineté. Cela souligne le caractère complexe des relations entre ces deux forces et met en exergue le défi inhérent à la recherche d'une alternative non disciplinaire. [...]
[...] Cette colonisation, loin de représenter une simple appropriation, implique une transformation radicale des mécanismes sociaux et juridiques traditionnels. Le concept de médicalisation générale du comportement, des discours, des désirs, apparaît comme un exemple saisissant des effets de cette confrontation entre souveraineté et discipline. Foucault montre comment le pouvoir, à travers ces deux forces, influence la manière dont la médecine et la normalisation interagissent pour réguler la conduite humaine. Cette médicalisation devient le terrain où se manifeste le pouvoir disciplinaire, enraciné dans les pratiques médicales et les normes sociales. [...]
[...] La question de la légitimité et de l'efficacité de ces deux formes de pouvoir émerge comme un fil conducteur, invitant à une réflexion approfondie sur la nature du pouvoir dans la contemporanéité. La souveraineté, liée à l'organisation du droit autour de l'autorité souveraine, et la discipline, définie par les mécanismes de coercition émanant des institutions, se rencontrent, s'opposent, et finissent par influencer la manière dont le discours sur la conduite humaine se construit. La société moderne, selon Foucault, est ainsi caractérisée par l'entrelacement complexe de ces deux nappes hétérogènes. [...]
[...] Ce constat met en lumière la difficulté de sortir de la logique existante, où la souveraineté semble être le seul recours face aux empiétements du pouvoir disciplinaire. Cet extrait incite à réfléchir sur la nécessité de dépasser la dichotomie entre souveraineté et discipline. Foucault suggère que le véritable défi réside dans la recherche d'un nouveau droit, "affranchi du principe de la souveraineté". Cette quête d'une alternative non disciplinaire invite à repenser les fondements mêmes du pouvoir, en envisageant des formes de résistance qui ne se contentent pas de reproduire les schémas traditionnels. [...]
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