La violence individuelle invite à réfléchir sur les relations entre violence et éthique. Lorsqu'elle est institutionnelle, la réflexion se porte sur d'autres relations : celles du politique avec la société et la violence. En effet, la violence institutionnelle n'est pas au même rang que la violence individuelle car elle renvoie à la responsabilité d'une personne morale et non d'un individu (...)
[...] L'institution est normalisante. - L'institution en devenant à elle seule un monde, avec sa cohérence et ses contraintes, dans lesquels sont entraînés ses membres, peut en venir à oublier le monde. - La violence peut provenir d'un désaccord sur les finalités, à l'interne, le personnel ne sait plus quelles fins il poursuit (ordres contradictoires les identités professionnelles s'effacent et laissent place à des identités statutaires. A l'externe, l'opposition des finalités peut s'établir entre les professionnels et les usagers de l'institution, à tel point que le professionnel doit justifier de son existence dans le même temps que l'existence de l'institution ne va plus de soi. [...]
[...] - un mode spécifique d'organisation, la violence dans l'institution tient aussi au rapport de domination qui la structure (hiérarchie). Niveau des finalités La grandeur de l'institution tient à sa finalité, à sa vocation propre. Si l'institution perd de vue cette finalité, si elle fonctionne dirons nous pour fonctionner et dans l'oubli de ses objectifs propres, elle se perd elle-même et génère de ce fait une violence envers ses usagers mais surtout envers elle-même. - définissant et instituant la norme de l'humanité, elle met en place des dispositifs pour le garantir. [...]
[...] En tout les cas, nous sommes amenés à nous demander avec Paul Ricœur s'il existe une institution juste. L'institution est une médiation entre la société et le politique, mais cette médiation s'organise en fonction d'un système de hiérarchisation des pouvoirs et donc, par la même occasion de hiérarchisation des responsabilités. On peut dès lors se demander s'il y a un incompressible de la violence d'institution qui tiendrait à sa constitution elle-même (pouvoir par délégation). L'institution pose les fondements d'une action dans l'intérêt général. [...]
[...] On peut alors s'appuyer sur son pouvoir c'est la loi comme on peut se dédouaner de toute responsabilité. Toute institution porte le souci de promouvoir un type d'homme, dans une manière de le penser, de vivre et de se comprendre dans la relation à soi et aux autres. Ainsi, autour du vécu institutionnel s'érige une véritable pédagogie qui tend à humaniser l'homme. Mais cette pédagogie peut être le germe de violences. La violence institutionnelle se heurte alors à une crise de la transmission de ses valeurs. Différents niveaux de violence institutionnelle. [...]
[...] Mais l'institution ne peut pas tout et cela nous fait violence. L'institution nature et caractères Instituer c'est établir. L'institution ordonne, c'est-à-dire qu'elle met de l'ordre (répartition des tâches ) mais elle impose aussi du même coup un ordre impératif normatif. Ce travail constituant de l'institution explicite le passage de la nature à la culture. En effet, dans le monde animal, l'ordre est naturel, il n'y a pas besoin d'institution pour réguler les relations. Chez l'homme, l'ordre ne va pas de soi (en tout cas chez l'homme moderne par opposition à l'homme de l'antiquité qui organisait son monde autour du concept de cosmos autrement dit d'ordre naturel.). [...]
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