Les appels à la communauté sont presque devenus, surtout en Amérique du Nord, un nouveau mode de vie dans la société. Appels multipliés, non dissimulés, présentant la communauté comme "thérapeutique" devant les effets dévastateurs d'un capitalisme plus sauvage que jamais. Qu'est-ce qui différencie le concept de "communauté" de celui de "société" ?
[...] Pour lui, il n'existe donc pas de forme absolue de communauté ou de société, mais des relations sociales mettant en jeu : des tendances à la communalisation (reposant sur un fondement affectif, émotionnel ou traditionnel) ou des tendances à la sociation(« processus de concertation rationnelle entre les acteurs pour la réalisation d'un objectif commun.»). Ce qui veut dire que toute structure sociale est faite de relations hybrides dont l'observation puis l'analyse sans à priori, permettront d'en percevoir les tendances principales à la communalisation ou à la sociation Par exemple, les liens sociaux dans l'entreprise peuvent être vus seulement comme des relations d'alliance calculées ou conflictuelles, voire utilitaires. [...]
[...] La communauté, ce petit morceau de société que l'on désire encore innocent face à l'adulte perverti (La société), que le politique cherche à organiser pour ses besoins, n'est pas perdue. Au contraire elle revit sous une forme inédite et moderne, comme lieu d'ancrage des liens sociaux et de la citoyenneté Afin de comprendre le cheminement de ces deux concepts : communauté et société, il faut se demander qu'est-ce qui les différencie au sens classique du terme. Pour cela, nous ferons appel successivement, aux pensées de Ferdinand Tönnies, et de Max Weber. La tradition anthropologique et sociologique distingue deux types de relations sociales : la communauté et la société. [...]
[...] Nous sommes dans le domaine de l'homogène. Le concept de communauté se caractérise, chez Tönnies, par : une unité absolue ne faisant aucune place à la distinction des parties, par une harmonie collective issue d'un accord spontané entre les consciences et non d'une entente préalable négociée par une communauté de souvenirs et d'occupation, par une vie de groupe réglée non par les volontés individuelles mais par les usages et la tradition La société, quant à elle, naît d'une séparation des individus dans laquelle leurs rapports sont dominés par le calcul et l'utilité. [...]
[...] Est-ce l'intérêt, les sentiments, le partage des mêmes valeurs, des mêmes croyances, la culture, la citoyenneté ? De la réponse à ce questionnement naîtra le mode d'organisation de développement des hommes dans une mondialisation économique exacerbant l'uniformisation et rejetant les différences. [...]
[...] Puis, la volonté réfléchie, qui est d'ordre rationnel et abstrait, qui est à l'origine de la société. Plus précisément, la communauté (Gemeinschaft) découle de rapports entre la mère et l'enfant, entre les époux, entre une fratrie, c'est-à-dire qu'il s'agit de rapports fondés sur l'instinct et le plaisir. Elle s'exprime donc dans le plaisir, mais aussi dans l'habitude et la mémoire, la tendance à compatir aux peines et à partager les joies des autres. Ainsi l'individu s'identifie naturellement à sa communauté, dont les valeurs dominantes sont le dévouement, la loyauté, la fidélité, voire le sacrifice. [...]
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