En 1955, Claude Lévi-Strauss, un ethnologue français, publie Tristes Tropiques, un essai dans lequel il raconte son voyage au Brésil et ses études sur la vie des indiens d'Amazonie, pratiquement quatre cent cinquante ans après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Dans le début de son essai, Lévi-Strauss raconte sa rencontre avec les indiens, il définit leur façon de vivre. Puis il revient dans le passé en examinant les mœurs et les coutumes anciennes telle que l'anthropophagie. Enfin, il en vient à s'interroger sur le regard que son métier lui apporte sur les hommes dans le temps. C'est cette dernière partie que nous nous proposons d'étudier. Nous nous demanderons quelle est la difficulté d'être ethnologue de nos jours. Pour cela, nous analyserons dans un premier temps les sentiments éprouvés par l'auteur au long du texte. Puis nous nous pencherons sur le projet scientifique de Claude Lévi-Strauss.
[...] Corpus : Extrait de l'essai "Tristes Tropiques" de Lévi-Strauss. "Je voudrais avoir vécu au temps des vrais voyages, [ . ] tout ce que j'aperçois me blesse, et je me reproche sans relâche de ne pas regarder assez." En 1955, Claude Lévi-Strauss, un ethnologue français, publie Tristes Tropiques, un essai dans lequel il raconte son voyage au Brésil et ses études sur la vie des indiens d'Amazonie, pratiquement quatre cent cinquante ans après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. [...]
[...] Puis nous nous pencherons sur le projet scientifique de Claude Lévi-Strauss. L'auteur de cet essai, cet ethnologue, nous fait ressentir ses deux principaux désirs. Tout d'abord, par et pour sa profession, il souhaiterait connaître toutes les informations que notre époque et notre développement technologique nous a permit d'apprendre sur le passé, et notamment sur les indiens d'Amérique. Mais il voudrait aussi que les études sur ceux-ci de l'époque ne soit pas formées d'hypothèses, d'incertitudes ou de mensonges. Comme le dis si bien Lévi-Strauss : "Je voudrais avoir vécu quand s'offrait un spectacle non encore gâché, contaminé et maudit". [...]
[...] Il nous fait part de sa remarque comme quoi, chaque étude qu'il fait du passé de plus en plus éloigné, lui "permet de sauver une coutume, de gagner une fête, de partager une croyance". Il nous exprime aussi son regret de ne pas prêter assez d'attention au monde qui l'entoure. Il se "reproche sans relâche de ne pas regarder assez". C'est ainsi que se termine le passage que nous étudions. On s'aperçoit que malgré tout, Claude Lévi-Strauss ressent une très importante déception de ses capacités d'ethnologue et de lui-même, c'est pour cela qu'il exprime un projet scientifique visant à améliorer sa vision de sa propre époque. Lévi-Strauss se dit perdant sur "deux tableaux". [...]
[...] Tout ceci amène Claude Lévi-Strauss à exprimer la vraie raison de son projet scientifique : le présent. L'ethnologue s'accuse de passer tout son temps à étudier le passé, sans prêter assez d'attention à ce qui l'entoure dans le temps présent. Il en vient à sa mettre à le place d'un ethnologue du futur, aussi "désespéré" que lui et qui "pleurera la disparition de ce que j'aurais pu voir et qui m'a échappé". Ainsi, Claude Lévi-Strauss signale qu'aujourd'hui sera le spectacle du futur. [...]
[...] En fin de compte, Lévi-Strauss comprend que la vraie nature du travail d'ethnologue réside dans l'exploration du passé mais aussi dans l'observation du présent. Après avoir exprimé ses désirs ainsi que ses regrets, on comprend que Claude Lévi-Strauss est tiraillé entre une réalité disparue et celle qu'il côtoie au quotidien. C'est pour cela que l'on pourrait chez lui une envie d'étudier le présent plus précisément. On pourrait se demander si le spectacle d'aujourd'hui n'a pas aussi été gâché, contaminé comme à l'époque que Lévi-Strauss aime étudier. [...]
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