commentaire comparé, Les politiques d'assistance : de l'intégration à la relégation, Colette Bec, Sylvie Morel
La place de l'assistance et de l'assurance sociale est un débat largement nourrit tant d'un point de vue historique, politique, économique et social. Néanmoins la position de ces deux notions par l'aide considérable qu'elles apportent aux individus en leur garantissant des droits est inéluctablement importante mais également fragile et fluctuante.
[...] La nature et l'objectif de l'intervention sociale a évolué vers une logique gestionnaire mais suit également les mouvances liées à la précarisation de l'emploi par exemple. Auprès des populations défavorisées le RMI a amorti le manque de ressources. Ainsi le maintien de l'unification sociale, la protection homogène et le principe redistributif font de l'aide sociale un système essentiel dans la protection minimale garantie palliant au manquement de la couverture assurantielle. D'autre part, concernant le texte de Sylvie Morel, son argumentation s'appuie moins sur l'aspect historique mais davantage par une approche méthodique tentant à révéler l'importance du maintien de l'assurance sociale. [...]
[...] Les textes se nomment respectivement, Les politiques d'assistance : de l'intégration à la relégation écris par Colette Bec et De l'assurance chômage à l'assistance chômage : la dégradation des statuts de Sylvie Morel. Le titre marque immédiatement une rupture; à sa seule lecture on peut dire d'une part que Bec n'y fait intervenir que le terme assistance et fixe son approche historique puisque nous sillonnerons l'intégration puis la relégation. Sylvie Morel, a une vision moins globale, elle semble s'intéresser au chômage et le passage à l'assistance est d'après elle synonyme d'une dégradation du statut de la masse salariale. [...]
[...] Bec va valoriser la dimension assistancielle qui est pour elle le fruit d'une construction sociale offrant un droit à réparation garantit par la société et luttant contre les inégalités. D'autre part, les critiques récurrentes de l'aide sociale sont abordées dans les deux textes, cependant Morel fonde sa critique en les réitérant alors que Bec va tenter de les contrer. L'analyse de Morel va au-delà de la sphère de l'emploi et du territoire français, elle opère selon une vision internationale, contrairement à Bec qui s'intéresse à l'histoire française en majeur partie. [...]
[...] De plus, en fonction des priorités budgétaires et des orientations l'arbitraire politique rendent les droits assistanciels sensibles et les périodes de crise valorisent la réciprocité, relevant de la logique assurancielle. D'autre part, l'assistance chômage correspond à une aide non contributif, les reproches qui lui sont fais sont par exemple la faiblesse de la protection, le manque de réciprocité et l'arbitraire dans l'octroi lié à l'opacité des règles, ou la stigmatisation. Les transferts d'un montant faibles maintiennent dans un état de pauvreté et conduisent à une dépendance et même à un risque incitatif. [...]
[...] Son point de vue est favorable à l'extension ou du moins à la pérennisation de la logique assurantielle. L'idée principale qui y est défendu est la lutte contre l'assistance qui substituée à l'assurance conduit à la dégradation des statuts. Le processus de l'assurance qui se fait par des transferts contributifs permet une redistribution des revenus sous réserve d'une cotisation antérieure. Ainsi le développement de l'assistance se fait au détriment de l'assurance sociale. Le thème du chômage est récurrent mais constitue une illustration adéquate puisqu'il est une problématique dans les sociétés industrialisées. [...]
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