Pierre Bourdieu, classe objet, image sociale, classes dominées
Cet extrait de Pierre Bourdieu, « Une classe objet », est très instructif pour comprendre les mécanismes sous-tendant l'objectification forcée des classes dominées. Nous observerons d'abord le fait que les classes dominées sont parlées par les dominants. Ensuite nous constaterons l'impuissance de ces classes à modifier leur image sociale. Puis, nous verrons que les classes dominées ne peuvent avoir la parole pour façonner cette image.
[...] Elles sont présentées comparativement comme étant plus fades, moins exceptionnelles et moins fascinantes que les personnes appartenant aux classes dominantes. Les plus discriminés sont, selon Bourdieu, ceux de « la classe paysanne, sans doute parce qu'elle ne s'est jamais donnée ou qu'on ne lui a jamais donné le contre-discours capable de la constituer en sujet de sa propre vérité ». Etant bien trop occupée, puisque son rôle est essentiel pour assurer la survie de tous, cette classe n'est pas favorisée pour exprimer ses opinions car elle a moins de temps et moins de moyens que n'importe quelle autre classe de le faire. [...]
[...] De cette manière, ce comportement de la part des employés semblera inhérent à leur classe. Quand leur patron leur en parlera, ils ne pourront qu'agréer s'ils ne réalisent pas que c'est leur environnement qui les pousse à être comme ça, et pas une inclination à la fainéantise de leur part. De cette manière, non seulement le patron aura influencé leur image sociale, mais les employés la renforceront aussi en validant ses propos. Pourquoi l'image des dominés tend-elle à ne pas changer ? [...]
[...] Une classe objet - Pierre Bourdieu (1977) - L'objectification forcée des classes dominées Cet extrait de Pierre Bourdieu, « Une classe objet », est très instructif pour comprendre les mécanismes sous-tendant l'objectification forcée des classes dominées. Nous observerons d'abord le fait que les classes dominées sont parlées par les dominants. Ensuite nous constaterons l'impuissance de ces classes à modifier leur image sociale. Puis, nous verrons que les classes dominées ne peuvent avoir la parole pour façonner cette image. Enfin, nous conclurons. [...]
[...] Quid de leur propre objectification ? Ils la maîtrisent en ayant les pleins pouvoirs sur les médias, mais ils font aussi un « travail de représentation, comme on disait autrefois, c'est-à-dire [ . ] une théâtralisation et une esthétisation de leur personne et de leur conduite qui visent à manifester leur condition sociale et surtout à en imposer la représentation ». Par exemple, lorsqu'on voit une publicité pour du parfum, c'est-à-dire un produit attirant, ce sont des stars hollywoodiennes, avec un corps parfait qui en sont les égéries, pas une femme ou un homme du quotidien. [...]
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