Charles Wright Mills, L'imagination sociologique, orthodoxie, sociologie officielle, pars construens, sociologie critique, sciences sociales
Dans cet ouvrage, l'auteur se trouve dans le mouvement de la sociologie critique américaine. Bien que, pour reprendre les termes de Eric Hobsbawm, il s'inscrit dans « L'âge d'or » du XXe siècle, marqué par la paix, la société de consommation et les innovations technologiques, ce mouvement influencé par le marxisme est marqué par une opposition à la bureaucratisation, au pouvoir institutionnel et à la manipulation de la société de masse.
Mills s'inscrit dans ce mouvement de la sociologie critique en ce qu'il est hétérodoxe. En effet, il s'illustre comme un outsider qui veut aller à l'encontre de la sociologie officielle, qui s'est désormais bien installée et institutionnalisée.
[...] Les données qui en ressortent sont donc influencées par ceux qui les financent. En définitive, ces nombreuses critiques ont un seul objectif : marquer avec provocation son détachement de la sociologie officielle. Il veut inviter ses lecteurs a sortir de l'orthodoxie et de se faire une opinion propre. Car la sociologie officielle n'apporte pas les réponses aux « vrais problèmes » selon lui. II. La visée transformative de cette critique Au-delà du programme de sociologie que Charles Wright Mills expose explicitement dans la seconde partie de son livre : la pars construens. [...]
[...] C'est alors là l'intérêt de l'innovation sociologique : elle pointe du doigt, dans un espace-temps déterminé, les problèmes et les questionnements et tente d'y remédier pour améliorer, toujours plus, les phénomènes sociaux. Cet auteur se retrouve en plein dans cette vision. De plus, il souligne dans son ouvrage l'importance de la sociologie, et notamment la sociologie critique, dans la démocratie. De ce fait, une société peut être considérée comme démocratique si les sociologues qui la compose ont la liberté de faire réfléchir les masses. [...]
[...] En définitive, les penseurs de ce mouvement ont oublié la tradition des auteurs classiques qui donnaient une importance aux données empiriques mais aussi au contexte historique. Dans sa critique de L'empirisme abstrait, Mills énonce les critiques inverses. Ce mouvement sociologique s'attarde trop sur les détails empiriques sans les théoriser. Pour reprendre les propres mots de l'auteur c'est une « accumulation de détails au mépris de la forme ». Ces études ne sont pas capables d'analyser les données qu'elles recueillent. Pour Charles W. Mills, cela entraine alors que ces intellectuels sont plus des techniciens et des administrateurs que des sociologiques. [...]
[...] En effet, née avec l'Ecole de Francfort dans les années 1920 en Allemagne, cette sociologie avait pour objectif de conduire des études pluridisciplinaires en vue de produire une critique de l'ordre social établi dans ce contexte historique particulier, à l'aube du IIIe Reich. Par la suite est née la Critical social research, avec des critical studies comme la critical race theory ou encore la critical gender studies. Encore une fois pour questionner la société et l'époque dans laquelle on se trouve. Charles Wright Mills a donc écrit cet ouvrage pour questionner et conscientiser ses lecteurs. [...]
[...] Il s'agira alors de répondre à la question suivante : En quoi la pars destruens de L'imagination sociologique illustre parfaitement sa conception de la sociologie ? Il s'agira dans un premier temps d'aborder la critique de la sociologie officielle puis dans un second temps la visée transformative de cette critique (II). La critique de l'orthodoxie Dans la première partie de son livre, Charles Wright Mills critique principalement deux courants de la sociologie : « La Suprême Théorie », le positivisme incarné par Talcott Parsons, et « L'empirisme abstrait », incarnée par Paul Lazarsfeld. [...]
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