Stéphane Beaud (né en 1958) est sociologue et maître de conférences en sociologie à l'université de Nantes. Il est membre de l'unité de recherche Cultures et Sociétés Urbaines. Il est membre du comité de rédaction de la revue Genèses. Sciences sociales et histoire. Ses recherches tournent autour de trois thématiques : Les transformations du groupe ouvrier : le renouvellement des générations ouvrières, la formation initiale et continue, le rapport au travail et à la politique, les effets sociaux de l'allongement de la scolarité et l'identité sociale des enfants d'immigrés.
Beaud a réalisé une étude descriptive d'une mission locale de Montbéliard en 1990. Il rassemble dans le chapitre 1 de Violences urbaines, violence sociale : Genèse de nouvelles classes dangereuses des observations et des témoignages de jeunes et de conseillers en insertion sociale et professionnelle. Il s'est intéressé aux aspirations et façons d'être des jeunes. Beaud étudie les relations que les jeunes entretiennent avec les conseillers de la mission locale. Il a développé une démarche microsociologique et ethnographique.
Sa problématique consiste à montrer dans quelle mesure l'interaction conseiller jeune repose sur un jeu d'acteurs .
Sa méthodologie ainsi que des données sur les conseillers en insertion et les jeunes sont précisés dans l'article, " Stage ou formation ? Les enjeux d'un malentendu. Notes ethnographiques sur une Mission Locale pour l'Emploi " Travail et emploi, nº62, avril-juin 1996.
[...] Ils mettent l'accent sur l'importance de construire un projet dans le moyen ou long terme. Les jeunes souhaitent en général trouver un emploi le plus vite possible et sont moins attirés par la formation. Beaud critique les conseillers en ce sens qu'ils considèrent les jeunes comme ayant des atouts similaires et égaux sur le marché du travail. Beaud a observé que dans la mission de Montbéliard il y avait beaucoup d'enfants d'immigrés. Ils ont plus de difficultés à avoir un emploi, mais aussi des stages dans leur cursus scolaire. [...]
[...] Cela lui a permis d'être plus attentif à l'interaction entre les jeunes et conseillers, aux comportements des acteurs et il a joué son rôle de stagiaire en participant aux entretiens. Il a eu plus de facilité à retranscrire en entier des entretiens entre les jeunes et les conseillers. Je cite Beaud : " Sur le moment ce matériau m'est apparu très riche, mais j'étais gêné par l'espèce de violence qu'exerçaient les permanents, le plus souvent inconsciemment, sur des jeunes qui apparaissaient sans défense. [...]
[...] Beaud a écrit deux articles qui découlent des observations du " Chapitre premier des jeunes en quête d'emplois (observations à la mission locale) Violences urbaines, violence sociale : Genèse de nouvelles classes dangereuses comme " Stage ou formation ? Les enjeux d'un malentendu. Notes ethnographiques sur une Mission Locale pour l'Emploi " Travail et emploi, avril-juin 1996, et " Un cas de sauvetage social, histoire d'un jeune précaire racontée par un conseiller de mission locale " Travail et emploi, 80, septembre 1999. [...]
[...] Les conseillers combattent les représentations sociales des jeunes qui consistent à prétexter que l'on obtient un emploi par le seul moyen du réseau social. Pour les conseillers, il ne faut pas considérer les jeunes comme des assistés sinon ils vont se conformer à cette position. Leur investissement personnel est élémentaire pour une concrétisation efficace de leurs aspirations. Les conseillers fournissent les moyens aux jeunes pour qu'ils soient autonomes dans le leur démarche professionnelle et sociale. Les conseillers expliquent l'importance d'un code de conduites pour atteindre l'emploi. [...]
[...] À travers ce suivi et des actions comme les modules d'orientation et les ateliers de techniques de recherche d'emploi, la mission locale fournit des moyens aux jeunes pour être employables alors qu'ils n'ont pas ou peu de qualification. Le suivi s'interrompt lorsque les jeunes ne se rendent plus aux rendez-vous ou ont trouvé un emploi. Des jeunes reviennent à la mission locale parce qu'ils étaient en intérim ou en CDD. Ils reviennent à la mission locale et sont démoralisés. Ces jeunes alternent des périodes d'emploi et des périodes de suivi par les conseillers. Ils sont dans une situation précaire marquée par une instabilité professionnelle. [...]
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