Depuis plusieurs années, les concepts d'ethnicité et de classe sociale font débat provoquant pour certains un « dilemme ethnicité contre classe ». Deux interprétations se confrontent, l'une favorise le prisme d'analyse ethnique, l'autre au contraire opte pour une analyse en termes de classes sociales.
Pour les « ethnocentristes », la capacité de renouvellement de l'ethnicité a été sous-estimée par les différentes idéologies sociales. Les marxistes auraient été aveuglés par leur désir de parvenir à un internationalisme prolétarien, les libéraux par « la croyance dans le caractère inévitable du melting-pot ».
Ces deux dimensions ont, pour les « ethnocentristes » occulté la réflexion des intellectuels. Pour eux, cela explique en partie l'augmentation des conflits ethniques.
[...] Synthèse de lecture du chapitre 5 "ethnicité et classe sociale" in "L'ethnicité dans les sciences sociales contemporaines" de Marco Martiniello Depuis plusieurs années, les concepts d'ethnicité et de classe sociale font débat provoquant pour certains un dilemme ethnicité contre classe Deux interprétations se confrontent, l'une favorise le prisme d'analyse ethnique, l'autre au contraire opte pour une analyse en termes de classes sociales. Pour les ethnocentristes la capacité de renouvellement de l'ethnicité a été sous-estimée par les différentes idéologies sociales. Les marxistes auraient été aveuglés par leur désir de parvenir à un internationalisme prolétarien, les libéraux par la croyance dans le caractère inévitable du melting-pot. [...]
[...] Dans le cas de la théorie ‘classiste', l'aspect économique est dominant, il est à la base de la stratification, dans le cas ‘ethniciste', cet aspect est totalement absent, et l'éventuelle hiérarchisation se fait sur d'autres bases, culturelles notamment. Ainsi, comme en conclut notre auteur : C'est la différence culturelle ou raciale imputée aux individus et aux groupes qui fonde le classement vertical des groupes ethniques, quelle que soit l'objectivité de ces différences. Bibliographie WIEVIORKA M ; La démocratie à l'épreuve. Nationalisme, populisme, ethnicité, Paris, La découverte, Essais "L'ethnicité dans les sciences sociales contemporaines" Auteur Marco Martiniello Edition : PUF, Coll Que sais-je ? [...]
[...] Il ne faut pas non plus rejeter en bloc le prisme d'analyse ‘classiste' car la conscience de classe, c'est-à-dire la conscience d'appartenir à une classe sociale précise a longtemps été un principe de mobilisation collective. Si ce principe de classification est bien sur le déclin dans notre monde postindustriel, ce déclin ne coïncide pas avec l'émergence du paradigme ethnique. En conséquence, on ne peut pas considérer qu'il y a changement de paradigme. Le paradigme ‘classiste' reste central dans sa capacité de mobilisation collective. Il n'est donc pas question de céder à une scission entre ethnicité et classe sociale. [...]
[...] Comme le souligne l'auteur, contrairement à la classe sociale, l'ethnicité fait entrer la dimension affective. C'est par cette dimension affective qu'elle acquiert une telle influence. Les classistes appartiennent pour la plupart à la tradition marxiste. Pour eux, la conceptualisation des affiliations ethniques et nationales est problématique. Seule l'appartenance de classe a une réelle valeur, l'ethnicité n'est rien d'autre qu'une fausse conscience résultant d'une manipulation des masses par le capital en vue d'entraver la marche vers la révolution prolétarienne. La tradition marxiste a cependant élaboré une réflexion sur l'ethnicité dans la mesure où elle a reconnu la nécessité de combiner dimension ethnique et dimension de classe. [...]
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