Jack Goody publia en 2003 un essai intitulé La peur des représentations, l'ambivalence à l'égard des images, du théâtre, de la fiction, des reliques et de la sexualité. Nous nous proposons d'en étudier le premier chapitre "Représentations et contradictions cognitives" dans lequel l'auteur s'interroge sur le fait que certaines représentations artistiques ou religieuses soient absentes de certaines sociétés. Cela soulève d'après lui une interrogation sur la nature même des représentations. Il nous explique que les représentations sont essentielles à la communication humaine ainsi qu'à la culture. Il souhaite montrer les liens entre les occasions d'absence de certaines représentations (dans le temps par exemple) et les contestations que leur présence a pu susciter.
[...] Dans les sociétés ayant une culture écrite, l'intentionnalité est plus explicite car elle est relayée par l'écrit mais l'analyse des croyances et des pratiques au sein des sociétés sans écriture permet d'entrevoir cette intentionnalité et de comprendre les différences existantes parmi ces sociétés. Un certain puritanisme envers les pratiques artistiques peut s'expliquer par un contexte social contrasté (existence d'une grande disparité dans la répartition des richesses et préoccupations vitales envers les plus démunis). Les pratiques artistiques sont alors soupçonnées d'inutilité car ne permettant pas de résoudre l'écart social. D'une manière générale, les problèmes liés à la manière de considérer les représentations sont liés aux conflits cognitifs que nous rencontrons dans la vie. [...]
[...] Pour lui, elle a presque toujours un aspect visuel mais inclut aussi la représentation d'abstractions. La représentation veut dire ‘présenter à nouveau', présenter quelque chose qui n'est pas présent, sous une forme linguistique aussi bien que visuelle pg45. La représentation figurative renvoie à l'original mais ne la copie pas. La représentation est un processus fondamental de la vie sociale des hommes. pg46 En résumé L'absence de certaines formes de représentations dans une société est aussi révélatrice que leur présence. D'une manière générale, la mimesis, l'imitation est source de méfiance et d'objections. [...]
[...] Le sentiment de l'inutile à l'égard de ces pratiques est lié au sentiment de devoir privilégier le maintien d'une certaine décence de vie pour tous. Il évoque ainsi la pensée calviniste. Ambivalence Le contexte influence le rapport ambivalent qui s'est parfois installé face aux représentations. Mais il ne faut pas omettre que ce rapport ambivalent est la production d'un sujet et qu'il témoigne du fait d'une intentionnalité, d'une activité intellectuelle qui conduit à rejeter. Pour lui, les objections faites aux représentations découlent de l'usage du langage. [...]
[...] Objections Il expose ici l'objection platonicienne qui consiste à expliquer que l'image n'est pas la chose même et qu'elle est en cela trompeuse. Il expose ensuite le point de vue de Roland Barthes pour qui l'idée de représentation est un instrument de l'assujettissement dans l'ordre symbolique Il nous explique que la mimesis pose un problème général. En effet, on apprécie peu être imité sauf dans un cadre particulier : le cadre didactique. L'imitation joue un rôle important dans l'apprentissage. Il assimile la mimesis à la représentation. [...]
[...] D'une manière générale, la représentation des Dieux s'avère problématique. La représentation, la création d'une image du créateur lui-même est en effet une idée complexe à intégrer comme en témoigne par exemple l'interdiction de représentation dans les Dix commandements. Ainsi, le monde médiéval a connu un véritable déclin par rapport à l'Antiquité, en ce qui concerne le domaine de la représentation. L'écrit et l'oral La culture écrite permet d'attester de l'intentionnalité de faire disparaître certaines formes de représentations. Elle influence le rapport à la représentation. [...]
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