Sociologue et ethnologue français contemporain né en 1930 dans les hautes Pyrénées, Pierre Bourdieu est le continuateur de la méthode et de la doctrine de Durkheim. Agrégé de philosophie en 1955, il part en Algérie où il est assistant à la faculté des lettres d'Alger. Il mène alors ses premiers travaux, sur les transformations sociales de l'Algérie. Rentré en France en 1961, il enseigne à la Sorbonne, puis à l'université de Lille.
En 1964, il est nommé directeur d'études à l'Ecole Pratique, qui deviendra l'EHESS ( l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales ): il publie ses premières enquêtes sur l'école et les pratiques culturelles. Après avoir rompu sa collaboration avec Raymond Aron à la tête du Centre européen de sociologie, P. Bourdieu fonde son propre laboratoire, le Centre de Sociologie européenne.
Fonder son école de sociologie devient à partir de là le principal objectif de P. Bourdieu : il lance de nombreux travaux à partir de son centre à l'EHESS, et crée en 1975 sa propre revue, "Actes de la recherche en sciences sociales". Après avoir publié son ouvrage majeur, "La distinction", en 1979, il reçoit la consécration en devenant titulaire de la chaire de sociologie au Collège de France (le CNRS lui décernera sa distinction suprême, la médaille d'or, en 1993). L'intellectuel peut aussi être considéré comme un acteur engagé. En effet, il va être à la tête d'une réflexion sur les contenus de l'enseignement à la demande du gouvernement de F. Mitterrand et soutiendra les grévistes lors des grèves de 1995.
Son positionnement est assez original, car il va reprendre Marx, Durkheim et Weber pour construire sa propre sociologie. La société pour lui est un espace de différenciation dans lequel les rapports de domination sont dissimulés, profondément intériorisés par les individus. Il va dévoiler les mécanismes de domination. Il reprend à Marx les rapports de domination, à Weber les logiques d'actions symboliques, à Durkheim sa méthodologie et le pouvoir d'extériorité des faits sociaux.
Dans cet exposé, nous nous sommes attachés à l'étude de deux de ces textes en particulier, l'un appelé "ce que parler veut dire" et l'autre intitulé "méditation pascalienne: la double vérité du don".
[...] Dans cet exposé, nous nous sommes attachés à l'étude de 2 de ces textes en particulier, l'un appelé "ce que parler veut dire" et l'autre intitulé "méditation pascalienne: la double vérité du don". Dans une première partie, nous allons nous intéresser à l'extrait Ce que parler veut dire C'est un ouvrage important dans l'œuvre de Pierre Bourdieu et est le produit d'une conférence donnée auprès d'enseignants en 1977. Ainsi que le notait Didier Eribon dans Libération du 19 octobre 1982 dans une interview avec l'auteur à l'occasion de la sortie du livre, il ne s'agit pas seulement d'un ouvrage sociologique. [...]
[...] Après avoir rompu sa collaboration avec Raymond Aron à la tête du Centre européen de sociologie, P. Bourdieu fonde son propre laboratoire, le Centre de Sociologie européenne. Fonder son école de sociologie devient à partir de là le principal objectif de P. Bourdieu : il lance de nombreux travaux à partir de son centre à l'EHESS, et crée en 1975 sa propre revue, Actes de la recherche en sciences sociales. Après avoir publié son ouvrage majeur, La distinction, en 1979, il reçoit la consécration en devenant titulaire de la chaire de sociologie au Collège de France (le CNRS lui décernera sa distinction suprême, la médaille d'or, en 1993). [...]
[...] Bourdieu analyse le don et définit la double vérité de celui-ci. Il pense que l'expérience du don est ambigüe car d'un côté il exclut le calcul d'intérêt, l'égoïsme et de l'autre il reflète l'échange c'est-à-dire que le don n'est pas unilatéral, le donateur attend toujours quelque chose en retour. Bourdieu nous parle même de mensonge à soi-même et de mensonge collectif l'un entrainant l'autre. Le don est un acte social mais ne peut pas être défini avec des termes économiques comme le common knowledge c'est- à-dire le fait que tout le monde sait mais comme le common miscognition c'est-à-dire quelque chose que chacun sait mais qu'il veut ignorer, il ne veut pas connaitre la vérité de l'échange. [...]
[...] Pour lui, cette situation est due à un rapport de force entre l'institution scolaire et les différentes classes sociales. Il oppose l'oral et l'écrit et nous dit que cette opposition pousse à voir l'écrit comme quelque chose de distingué, de savant et l'oral comme quelque chose de vulgaire et de populaire. Enseigner l'oral serait alors enseigner une matière qui s'apprendra en fait dans la rue. De plus, l'oral s'enseigne très inégalement selon les institutions scolaires. A science po par exemple, l'enseignement de l'oral est beaucoup plus important qu'en faisant polytechnique. [...]
[...] La question posée par la crise de la liturgie est celle du rapport entre le langage et l'institution. Pour Bourdieu langage en crise signifie institution en crise, se pose la question de l'autorité délégante (comment parler Bourdieu pose une série de questions comme la crise linguistique est elle séparable de la crise de l ‘institution scolaire? La crise de l'institution linguistique n'est-elle pas la simple manifestation de la crise de l'institution scolaire? Dans le cas de l'enseignement comme dans le cas de la liturgie romaine, il faut pour que la langue fonctionne que les récepteurs (les élèves ou les croyants) soient prédisposés a reconnaitre l'autorité de l'émetteur ( le professeur ou le prêtre) , une communication en situation d'autorité pédagogique suppose donc des émetteurs légitimes, des récepteurs légitimes, une situation légitime et un langage légitime. [...]
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