Bowling en solo : le déclin du capital social américain, Robert D. Putnam, Olivier Rey, engagement associatif, socialisation, associations, décapitalisation sociale, érosion du capital social, société civile, désarroi démocratique, cohésion sociale, churched society, League of Women Voters, Sierra Club, American Association of Retired Persons, National Organisation for Women, De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville
Le sens de l'enquête menée par Putnam repose sur une notion introduite dans l'ouvrage De la démocratie en Amérique de Alexis de Tocqueville, qui remarqua lors de son voyage en Amérique en 1830 l'existence d'une corrélation entre la propension des Américains à s'associer et le fait que le modèle démocratique américain se révèle davantage stable et efficace par rapport aux démocraties européennes de l'époque.
L'auteur s'intéresse à l'affaiblissement du réseau d'engagement civique qui touche les associations américaines à tous les niveaux à partir des dernières décennies du XXe siècle, ce qui selon des sociologues d'obédience néo-tocquevillienne affecte profondément la qualité de la vie publique et l'efficacité des institutions sociales.
[...] Il commence d'abord par signaler une baisse régulière de l'engagement des Américains dans la vie politique au sein de la dernière génération, malgré l'accroissement du niveau d'éducation, ce qui normalement en est le facteur premier de croissance. Les Américains s'éloignent de la politique, assument vis-à-vis du gouvernement un comportement de plus en plus passif, en exprimant pourtant toujours plus souvent un mécontentement et un manque de confiance envers l'action du gouvernement. Quant aux formes d'associations, Putnam traite en premier lieu les associations « Church related », liées à l'église, car elles constituent le type d'associations les plus nombreuses ; c'est en raison de ça qu'il décrit la société américaine comme une « churched society ». [...]
[...] Bowling en solo : le déclin du capital social américain - Robert D. Putnam, Olivier Rey Robert David Putnam, né en 1941 à Rochester, État de New York, est un politologue américain, professeur à l'université Harvard. Il est connu pour ses écrits sur l'engagement civique, la société civile et le capital social. Il publie en 1995 l'article Bowling en solo : le déclin du capital social américain, qui eu à l'époque une très large diffusion. Le sens de l'enquête menée par Putnam repose sur une notion introduite dans l'ouvrage De la démocratie en Amérique de Alexis de Tocqueville, qui remarqua lors de son voyage en Amérique en 1830 l'existence d'une corrélation entre la propension des Américains à s'associer et le fait que le modèle démocratique américain se révèle davantage stable et efficace par rapport aux démocraties européennes de l'époque. [...]
[...] Les origines du processus d'érosion seraient à rechercher aussi dans le lien entre la stabilité de la résidence et l'engagement civique : l'instabilité de la résidence produit un phénomène de « déracinement ce qui nuit à la solidité des liens sociaux. Il faut ensuite prendre en compte les mutations démographiques et économico-sociales (la baisse du taux de natalité et des mariages, la hausse des divorces, la baisse des revenus réels) et transformation technologique des loisirs ». L'évolution technologique qui s'accroît exponentiellement a radicalement modifié la façon dont les Américains passent leur temps libre ; la télévision est l'instrument le plus puissant au service de cette révolution, qui porte les loisirs à évoluer dans une direction toujours plus individuelle et privée. [...]
[...] Cet affaiblissement touche en outre le fonctionnement du gouvernement représentatif, car l'engagement associatif est à la base du sens d'appartenance à la communauté et il favorise non seulement le développement économique en général, l'amélioration des structures institutionnelles et la maîtrise de la criminalité, mais aussi la participation à la vie politique du pays. I - L'évolution du capital social en Amérique en corrélation avec la tendance à s'associer. Regard général sur l'engagement associatif, contre-tendance, les cadres informels de la socialisation. [...]
[...] Des données de la General Social Survey mettent en lumière une chute de dans les déclarations d'appartenance à des organisations syndicales entre 1975 et 1991. La croissance exponentielle que les associations syndicales connurent après le New Deal a commencé à s'affaiblir à partir des années 50, effaçant le fort esprit de solidarité qui avait caractérisé ce type d'organisation tout le long de la première moitié du XX siècle. L'implication des parents dans la scolarité de leur fils, notamment à travers les associations parents-professeurs, a décru au sein de la dernière génération, de manière soudaine et simultanée avec la participation aux organisations féminines (comme la League of Women Voters), et l'engagement dans les grandes associations civiques, telle que les Scouts et la Croix Rouge, et enfin des fraternités. [...]
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