Bernard Lahire, L'Homme pluriel, les ressorts de l'action
Progressivement, la sociologie a pris une dimension psychologique. Son centre d'intérêt s'est peu à peu déplacé et s'est orienté vers les pratiques des individus (les habitus de Bourdieu par exemple). De plus en plus de termes ont été empruntés à la psychologique (c'est le cas par exemple du terme "schème d'action" développé dans les chapitres précédents de l'ouvrage). En conséquence, « le champ d'une sociologie psychologique (et non d'une psychologie sociale) qui n'a été voulue par personne mais que tout le monde a, peu à peu contribué à créer » s'ouvre.
[...] Ainsi, comme le précise notre auteur : « Les acteurs sont ce que les multiples expériences sociales font d'eux ; ils sont appelés à avoir des comportements, des attitudes variées selon les contextes dans lesquels ils sont amenés à évoluer »[5] . L'acteur individuel est donc le résultat de multiples plissements. Il est donc un « un être des plus complexes »[6] . Multi déterminisme et sentiment de liberté L'apparition d'un comportement social n'est pas prévisible. Il n'existe pas de faits sociaux réguliers qui puissent s'ériger en ‘loi sociale'. L'acteur social, parce qu'il connaît une multitude d'expériences socialisantes ne peut avoir que le sentiment d'une liberté d'action. [...]
[...] De nouvelles exigences méthodologiques Il n'est pas possible de déduire un habitus général par une simple observation dans un cadre limité et déterminé. Une nouvelle méthodologie est donc nécessaire. Ainsi, « Pour saisir la pluralité interne des acteurs, il faut se doter des dispositifs méthodologiques permettant d'observer directement ou de reconstruire indirectement (par diverses sources) la variation des comportements individuels selon les contextes sociaux »[8] . En sociologie, l'acteur est souvent observé uniquement dans un cadre précis. Cette méthode ne donne cependant qu'une vision partielle de cet acteur. [...]
[...] Fiche de lecture : Bernard Lahire, L'Homme pluriel, les ressorts de l'action; quatrième partie, chapitre « La sociologie psychologique » Progressivement, la sociologie a pris une dimension psychologique. Son centre d'intérêt s'est peu à peu déplacé et s'est orienté vers les pratiques des individus (les habitus de Bourdieu par exemple). De plus en plus de termes ont été empruntés à la psychologique (c'est le cas par exemple du terme ‘schème d'action' développé dans les chapitres précédents de l'ouvrage). En conséquence, « le champ d'une sociologie psychologique (et non d'une psychologie sociale) qui n'a été voulue par personne mais que tout le monde peu à peu, contribué à créer »[1] s'ouvre. [...]
[...] L'objectivité du « subjectif » L'analyse des pratiques, des manières de faire permet d'accéder à l'économie psychique des individus. Notre auteur se demande pourtant s'il existe une autre manière de procéder pour y parvenir. En sociologie, la distinction entre ‘subjectif' et ‘objectif' aboutit le plus souvent à des impasses et à des contradictions théoriques. Les plis singuliers du social On a souvent tendance « à penser que le social se réduit à des différences de groupes ou de classes d'individus »[3] . [...]
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