Une manière de théoriser l'action du sujet se fonde sur le caractère déterminant ou non de son passé. Un premier axe rend ce passé déterminant pour l'action présente, un second le néglige totalement. Pour notre auteur, ce deuxième axe n'est vraiment recevable. Pour lui : « la question du poids relatif des expériences passées et de la situation présente pour rendre compte des actions est fondamentalement liée à celle de la pluralité interne de l'acteur, elle-même corrélative de celle de la pluralité des logiques d'action dans lesquelles l'acteur a été amené à s'inscrire ». Mais l'articulation passé-présent n'a de sens que dans la mesure où les expériences qui y sont vécues sont différentes.
[...] Il mélange en fait différents codes linguistiques. Cela est également valable pour le mélange de différents niveaux de langue (soutenu, familier, vulgaire) ou encore pour la dimension gestuelle. L'incertain balancement des acteurs Dans certaines circonstances, l'acteur est obligé d'activer certains schèmes d'action et d'en inhiber d'autres. C'est par exemple le cas des étudiants qui arrivent à l'université avec des logiques hédonistes et doivent pourtant se contraindre à l'étude s'ils souhaitent réussir. La réussite est alors conditionnée par la capacité à inhiber des schèmes d'action non pertinents. [...]
[...] La pluralité de l'acteur et les ouvertures du présent Le rôle du passé dans la logique d'action présente dépend largement de la situation présente. Ainsi le passé est ‘ouvert' différemment selon la nature et la configuration de la situation présente . La sociologie traditionnelle (celle de Pierre Bourdieu par exemple) accorde trop d'importance au passé et néglige largement la situation présente. Pour notre auteur, cela constitue de fait une erreur et engendre une vision partielle des raisons qui poussent l'acteur à agir. Des dispositions sous condition Les dispositions physiques ou sociales ne peuvent pas être directement observées par le chercheur. [...]
[...] Les dispositions' peuvent être considérées comme des constructions théoriques du chercheur. Si l'explication ‘dispositionnelle' ne doit jamais être totalement écartée, elle doit être maniée avec beaucoup de précautions. Le pouvoir négatif du contexte : inhibition et mise en attente Le contexte détermine largement l'action de l'acteur. En conséquence, certains contextes inhibent les schèmes d'action habituels de l'acteur. C'est ainsi qu'un élève peut s'avérer calme et studieux dans le contexte classe et parfaitement odieux et violent dans le contexte cour de récréation. [...]
[...] Fiche de lecture : Bernard Lahire, L'Homme pluriel, les ressorts de l'action; première partie, chapitre «Les ressorts de l'action» Présence du passé, présent de l'action Une manière de théoriser l'action du sujet se fonde sur le caractère déterminant ou non de son passé. Un premier axe rend ce passé déterminant pour l'action présente, un second le néglige totalement. Pour notre auteur, ce deuxième axe n'est pas vraiment recevable. Pour lui : la question du poids relatif des expériences passées et de la situation présente pour rendre compte des actions est fondamentalement liée à celle de la pluralité interne de l'acteur, elle-même corrélative de celle de la pluralité des logiques d'action dans lesquelles l'acteur a été amené à s'inscrire. [...]
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