Les théories concernant le sujet (nommé "acteur" par Lahire) se déclinent selon deux grandes orientations : celle de l'unicité du sujet, et celle de sa fragmentation interne. De nombreuses recherches en psychologie tendent cependant à invalider la théorie de l'unicité du sujet.
La théorie de Goffman, exposée notamment dans « Les rites d'interaction », permet de remettre en cause l'idée d'une identité personnelle invariable. Pour notre auteur, cette idée trouve son fondement dans certaines institutions sociales : le "nom propre" par exemple « consacre l'entière singularité de la 'personne' ».
C'est la cohérence des principes de socialisation auxquels est soumis le sujet qui permet la cohérence de ses habitudes et de ses schèmes d'action. On peut ainsi prendre en exemple la proximité culturelle des enfants issus des classes moyennes et de la culture scolaire comme facteur facilitant de la réussite scolaire.
[...] Le modèle proustien de l'acteur pluriel Marcel Proust mène une critique de la ‘méthode Sainte-Beuve' qui consiste à ne pas séparer l'homme de l'œuvre. Pour notre auteur, il s'agit là d'une première esquisse d'une théorie de l'acteur pluriel. La critique menée par Proust consiste en effet à développer l'idée d'une pluralité de ‘moi' mis en jeu dans des domaines de pratiques différenciées. Clivage du moi et conflit psychique : le cas des traversées de l'espace social Les clivages du moi renvoient à une forme de pathologie mentale ou de souffrance identitaire. [...]
[...] Le ‘normal' semble donc du côté de l'unicité du moi. Le multiple y est cependant réduit à une opposition binaire. Or, comme le précise Lahire, l'acteur pluriel n'est pas forcément soumis à la souffrance d'un conflit interne. Ainsi : L'hétérogénéité du stock de schèmes d'action incorporés par l'acteur ne donne pas systématiquement lieu à de telles partitions et à de tels conflits identitaires et psychiques. Elle semble même compatible avec l'illusion de la cohérence personnelle, c'est-à-dire avec l'illusion de l'unicité du moi. [...]
[...] Ces différentes expériences permettent au sujet d'acquérir un répertoire d'actions et d'habitudes différentes et qui n'ont pas toutes la même valeur. On peut ainsi différencier l'expérience scolaire vécue au primaire de celle vécue dans le secondaire puis dans le supérieur. Ainsi : l'expérience de la pluralité des mondes a toutes les chances, dans nos sociétés ultra-différenciées, d'être précoce. Cette pluralité peut par ailleurs coexister au sein d'un même univers social, Lahire prend ici l'exemple de familles où les parents sont analphabètes alors que le grand frère ou la grande sœur va à l'université. [...]
[...] Fiche de lecture : Bernard Lahire, L'Homme pluriel, les ressorts de l'action; première partie, chapitre 1 : «Esquisse d'une théorie de l'acteur pluriel» De l'unicité Les théories concernant le sujet (nommé ‘acteur par Lahire) se déclinent selon deux grandes orientations : celle de l'unicité du sujet, et celle de sa fragmentation interne. De nombreuses recherches en psychologie tendent cependant à invalider la théorie de l'unicité du sujet. L'unicité du soi : une illusion ordinaire socialement fondée La théorie de Goffman, exposée notamment dans Les rites d'interaction permet de remettre en cause l'idée d'une identité personnelle invariable. [...]
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