Matérialité, praxéologie, conduites sensori-motrices, J.P. WARNIER, S. BRETON, M. MAUSS, Anthropologie du corps
Ce texte tente de montrer en quoi la constitution d'une anthropologie du corps ne peut se faire qu'au travers de l'apport d'autres sciences elles-mêmes placées sous le regard anthropologique. Il s'agît ici de mettre le doigt sur les difficultés théoriques que peut rencontrer le chercheur lorsqu'il s'appuie sur d'autres disciplines et la nécessité pour l'anthropologie de se constituer dans une optique de transversalité par rapport aux autres sciences humaines.
[...] VIVEIROS DE CASTRO, Vous nous avez apporté le corps in Qu'est-ce qu'un corps, Paris, Musée du Quai Branly & Flammarion pp.12-23. M. MAUSS dans les techniques du corps in anthropologie et sociologie, Paris, PUF Introduction Il a été très difficile de faire ressortir le rapport existant entre les articles de WARBIER et BRETON. D'une part la complexité respective de chacun des textes a rendu le travail ardu en ce qu'ils constituent tous deux des introductions à de larges réflexions, et donc qu'ils mobilisent un certain nombre de notions synthétisées, et d'autre part il était loin d'être évident de trouver un lien entre eux, puisque les sujets qu'ils abordent sont très différents. [...]
[...] C'est grâce à cette praxéologie qu'on peut élaborer en objet les conduites sensori-motrices. Il s'agît donc d'articuler sensori-motricité, techniques du corps ( dans le sens où elles varient selon les sociétés ) et gouvernementalités subjectivantes Pratiquement toutes les pratiques, individuelles ou sociales, induisent selon WARNIER l'utilisation de matérialité et une activité sensori-motrice. D'où le fait que la religion ne soit pas réductible à une croyance c'est aussi un ensemble de gestes et d'objets. Le mouvement induis la mobilisation des sept sens, dont la proprioception et le sens vestibulaire ( équilibre, position dans l'espace, dynamique corporelle L'engagement des sens induit lui des formes d'affectivité (désir, pulsion, passion . [...]
[...] Chez les Houaïlou, le corps est un support, rien de plus. Il ne fait pas exactement partie du moi, ou du moins, le moi n'est pas dedans puisqu'il se trouve dans les relations sociales. L'individu est défini dans la relation et non pas véritablement comme une entité séparée du reste et individualisée. Cela signifie que la notion de matérialité n'est pas présente de la même manière que dans les conceptions occidentales, elle est plutôt là pour désigner une simple substantialité, simplement ce que je pourrait toucher, ce qui m'est donné à voir une stricte apparence des choses. [...]
[...] On peut supposer qu'une application des méthodes psychanalytiques, cognitivistes, des neurosciences aux sociétés et par les sociétés autres qu'occidentales, dans le sens d'une reconstruction de ces sciences en prenant en compte les différentes conceptions sociales et culturelles de ces sociétés, permettrait d'apporter beaucoup à cette ébauche de réflexion sur le corps. Ce que dit WARNIER, en bref, c'est qu'une anthropologie du corps peut se faire à l'aide de ces autres sciences, et BRETON met en avant sans le faire directement toute la difficulté de cette entreprise. Pierre ACEITUNO. [...]
[...] La personne physique s'arrête là où le corps s'arrête. Ainsi, la matérialité est définie d'une manière qui est autre, puisque l'essence des choses est située à l'intérieur d'elles-mêmes et non plus au-delà. L'immanence disparaît et l'individu est enfermé dans les limites de son corps physique. BRETON parle alors de profondeur WARNIER quant à lui Il s'attache dans son texte à se forger des outils pour analyser les rapports entre matérialité, sensori-motricité et subjectivation politique. Selon Marcel Mauss, les techniques du corps sont la manière dont les gens vont se servir de leur corps. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture