L’affaire Richard / Campbell et son rôle dans le mouvement d'affirmation nationale des Canadiens-français

Résumé du document

Suzanne Laberge est professeur titulaire au département de kinésiologie à l'Université de Montréal. Elle est également chercheuse dans les secteurs des Sciences humaines et sociales et Sciences de la santé. Sa position de professeur ainsi que ses intérêts de recherche lui procurent ainsi une connaissance étendue dans le domaine de l'activité physique et du milieu sportif.
Dans cet article, l'auteur revient sur l'affaire Richard / Campbell, en mars 1955, et pose la question du rôle de cette affaire dans le mouvement d'affirmation nationale des Canadiens-français qui émergea à cette époque. Ainsi, l'auteur cherche à mettre en lumière l'aspect politique et l'impact social de l'affaire Richard / Campbell, dans la perspective plus générale de l'affrontement croissant entre les communautés anglophones et francophones qui s'ensuivit.

Extraits

[...] Ainsi, selon l'auteur, la suspension de Maurice Richard, symbole mobilisateur de la communauté canadienne-française, et la vive réaction qui s'ensuivit dans les collectivités, servit de catalyseur au mouvement d'affirmation nationale des Canadiens français. Plus qu'un enjeu sportif, l'affaire Richard/Campbell en vient à représenter un enjeu politique, dans la mesure où elle cristallise les tensions latentes entre deux communautés de plus en plus opposées, et devient la première étape d'une affirmation politique forte des Canadiens français. Pour accréditer sa thèse, l'auteur base son argumentation sur les faits, réactions et commentaires rapportés dans divers journaux francophones et anglophones entre le 17 et le 25 mars 1955, ainsi que sur les documents d'archives et interviews présentés dans la vidéo Mon frère Richard (Cyr et Leblanc, 1999), et la série télévisée Maurice Richard (SCR, 1999). [...]

[...] Sa position de professeur ainsi que ses intérêts de recherche lui procurent ainsi une connaissance étendue dans le domaine de l'activité physique et du milieu sportif. Dans cet article, l'auteur revient sur l'affaire Richard/Campbell, en mars 1955, et pose la question du rôle de cette affaire dans le mouvement d'affirmation nationale des Canadiens français qui émergea à cette époque. Ainsi, l'auteur cherche à mettre en lumière l'aspect politique et l'impact social de l'affaire Richard/Campbell, dans la perspective plus générale de l'affrontement croissant entre les communautés anglophones et francophones qui s'ensuivit. [...]

[...] Enfin, dans une troisième partie, l'auteur souligne les conséquences de l'affaire Richard/Campbell, et notamment l'impact social important que cela a eu sur la société canadienne et les rapports entre les communautés. L'organisation du texte suit donc une logique de cause à effet : la position symbolique et particulière de Maurice Richard explique l'ampleur de l'affaire, en regard des incidents proprement dits et dont découle un véritable impact social L‘auteur présente donc ses arguments selon un ordre chronologique et une logique de cause, faits, conséquences. [...]

[...] En effet, au vu du sujet traité, un évènement historique, l'analyse cause, faits, conséquences prend toute sa logique et permet de souligner l'évolution de l'événement depuis ses facteurs de déclenchement jusqu'à ses impacts sur le court et le long terme. Enfin, il est peut-être à souligner, avec les précautions nécessaires, que la crédibilité de l'auteur à écrire sur le sujet n'est pas tout à fait validée si l'on constate qu'elle est professeur et chercheuse en kinésiologie, mais qu'elle n'a pas de formation en histoire, et d'autant plus si l'on constate les autres écrits qu'elle a publiés, certes sociologiques, mais plus apparentés à l'activité physique proprement dite. [...]

[...] Les sources utilisées sont intéressantes, notamment les commentaires rapportés dans les journaux de l'époque. En effet, au vu du sujet traité, un évènement historique, le caractère immédiat des propos journalistiques du moment semble particulièrement approprié, dans la mesure où ils apportent un éclairage direct sur les évènements, des informations prises sur le vif et non déformées par le temps et l'imaginaire collectif. De plus, l'utilisation de sources issues des deux bords de l'affaire, et donc opposées quant à leur vision des évènements rend le traitement de l'information plus objectif et facilite l'impartialité. [...]