Culture populaire, sexisme, industrie culturelle, stéréotypes, féminisme
Il s'agit d'une chanson d'un rappeur américain, nommé Tyga, dans laquelle interviennent deux autres chanteurs : Rich The Kid et G-Eazy. Le titre, Girls Have Fun, ne laisse aucun doute quant à la thématique développée : il s'agit bien de femmes et de sexe, vus à travers un prisme discriminatoire et complètement orienté. Mon travail tentera de démonter le mécanisme du sexisme de cette chanson et examinera les symboles récurrents, autant dans la vidéo que dans les paroles de la chanson, tout en éclairant mon étude par les concepts suivants : industrie culturelle, stéréotypes de genre et regard masculin.
[...] Quant à l'homme, son sexe est suggéré par le pronom « it », et son « activité » par « let me stick it » (« laisse-moi le mettre ») ou « smash » et « crash » qui évoque le mouvement intense d'une pénétration. En somme, les relations hommes-femmes ne sont évoquées dans cette chanson qu'à travers le prisme de la sexualité. A travers le regard masculin mis en œuvre consciemment et inconsciemment dans cette culture d'industrie culturelle, la femme se dévoile sous un jour fragmenté et assigné uniquement à un rôle sexuel, sur lequel l'homme exerce légitimement sa domination. Le succès de ce type de chanson en dit très long sur l'adhésion que peut trouver ce genre de croyance auprès du public. [...]
[...] Ces codes ici, fonctionnent complètement. Le plan général des premières secondes de la vidéo nous place dans le contexte géographique : un lieu artificiel et paradisiaque avec palmiers, herbe bien verte, sable, plans d'eau et piscine dans le genre d'une station balnéaire luxueuse complètement isolée du monde. Une vue en plongée nous montre ce lieu vide, déshumanisé. Mais ce lieu déshumanisé est en fait habité. Il est habité par des femmes, en maillot de bain et qui ont l'air très heureuses. [...]
[...] En somme, l'image d'un monde parfait qui correspond à une certaine image du paradis sur Terre. Enfin, un homme apparaît, habillé quant à lui, c'est le chanteur qui commence à scander une chanson évoquant les velléités sexuelles des femmes de ce véritable harem. Tous les codes de la vie facile et légère sont là : des femmes qui se trémoussent et qui veulent du sexe, de l'alcool qui se présente sous forme de cocktails colorés, un paysage idyllique loin du monde dans lequel les loisirs sont rois, de l'argent qui coule à flot. [...]
[...] Par exemple la crème chantilly qu'une femme reçoit très abondamment dans sa bouche ouverte fait écho aux paroles de la chanson où l'homme se présente comme la crème de la crème (« I am the cream of the crop, and I know you want some ») faisant sans doute allusion à son éjaculation. La présence de jeux aquatiques, comme à la seconde 0 :45 un pistolet à eau, rentre complètement dans cette logique, outre sa forme phallique, cet objet incarne la domination que les hommes exercent sur les femmes. En échange de l'acceptation de ces codes, les femmes reçoivent argent et sont la reine d'un jour (minute 1:00). [...]
[...] Les hanches et les jambes s'agitant au rythme de la danse sont souvent mises en valeur par un port judicieux de talons aiguilles ; les seins ont des formes très fortement suggérées par le maillot de bain porté, comme par exemple celui de la femme qui danse à gauche du premier chanteur ; les fessiers dont le mouvement suggère un clair message sexuel. Ce corps est totalement fragmenté, et nous retrouvons ce concept dans les paroles de la chanson, qui évoque dès le départ la langue des femmes, dont le rôle éminemment sexuel est mis en valeur par les nombreuses images de cette langue en mouvement à l'écran. Il est question aussi de « pussy » pour désigner le sexe de la femme. [...]
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