Sociologie des émeutes, M.Kokoreff, police de proximité, émeutes, banlieues, ghetto
Les émeutes ont suivi par solidarité et colère
Pour décrire l'évènement inédit, on a eu recours dans un premier temps à un registre inépuisable de métaphores :
Celles du feu = embrasement, traînées de poudre
De l'épidémie = contagion, contamination
Guerre = guérilla urbaine, guerre civile
En réalité il n'existe pas de relations mécaniques entre la situation des espaces de relégation et l'irruption des émeutes juvéniles urbaines.
D'autres communes dont il n'est pas usuel d'entendre parler émergent, comme Trappes (79) ou Vitry (78)
[...] D'abord, le caractère incroyablement répétitif des constats établis depuis 30 ans. La mécanique de l'émeute est d'une pathétique banalité : le climat de tensions entre la police et les jeunes débouche inéluctablement sur un drame qui cristallise l'émotion collective et tourne rapidement à l'émeute, laquelle donne lieu à un traitement essentiellement policier qui conduit à disqualifier les aspirations sociales ou morales qu'elles véhiculent, sans rien régler sur le fond ! Alors ghetto ou pas ? [...]
[...] Kokoreff M., Sociologie des émeutes Payot, Paris Les émeutes ont suivi par solidarité et colère Pour décrire l'évènement inédit, on a eu recours dans un premier temps à un registre inépuisable de métaphores : Celles du feu = embrasement, traînées de poudre De l'épidémie = contagion, contamination Guerre = guérilla urbaine, guerre civile En réalité il n'existe pas de relations mécaniques entre la situation des espaces de relégation et l'irruption des émeutes juvéniles urbaines. D'autres communes dont il n'est pas usuel d'entendre parler émergent, comme Trappes ou Vitry ERREUR DE NOM POUR DEBOUZZE ET ERREUR DE DEPARTEMENT POUR TRAPPES Au fond, si la violence de la rue surprend, il suffit de lire les textes plus ou moins stylisés de ces groupes de rap dur pour y voir un caractère prémonitoire,à l'image de Qu'est ce qu'on attend du groupe NTM en 1992 Qu'est ce qu'on attend pour foutre le feu Qu'est ce qu'on attend pour ne pas suivre les règles du jeu à chaque réveil de l'agitation dans telle ou telle cité, il est désormais quasi systématiquement observable que le relais de la gestion locale est pris par les barbus que l'on voit en compagnie des animateurs ou médiateurs divers dans des déplacement destinés à calmer le jeu La seule étude in situ a été celle de Marwan Mohammed sur la cité de Villiers sur Marne Place des familles dans la formation de bandes, thèse, Université SQY Aucune, à part des observations furtives, étude ont été réalisée durant la période des émeutes La figure de l'ennemi a changé radicalement de visage : si jadis la haine de classe constituait le pivot des appartenances collectives dans les banlieues ouvrières, c'est aujourd'hui la haine des flics qui cristallise l'expérience urbaine de ces jeunes et permet de dire leur malaise social. [...]
[...] Cela relèverait-il, puisque chacun le sait, d'une difficulté particulière en France à aborder les questions d'ordre public ? les émeutes auront révélé à quel point l'univers des cités pauvres constitue un monde social fractionné il est en effet traversé par de multiples lignes de clivage, qu'elles soient de type -social = entre salariés stables, précaires, sans emplois -générationnel = entre jeunes et vieux, première, seconde, troisième génération de l'immigration -sexué = gars et filles -nationale racial = entre français et étrangers, blancs et non blancs Les grands frères se sont métamorphosés à travers la vague de professionnalisation des métiers de ville, dans les cités, les centres sociaux, les équipements sportifs, les transports en commun = Le mythe des grands frères s'est écroulé La production de l'émeute comme évènement politique CCL Quels enseignements tirer de la sociologie des émeutes urbaines ? [...]
[...] La police de proximité est là pour prévenir, mais si elle faite au détriment du travail d'investigation et d'interpellation, elle ne sert à rien La police ce n'est pas du social. Vous êtes là pour arrêter des voyous, pas pour organiser des matchs de foot Nicolas Sarkozy, Toulouse, le 3 septembre 2003 En France, le problème jeunes/police est récurrent depuis une trentaine d'années. On ne cesse de le redécouvrir et de l'oublier au gré des évènements. [...]
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