Claire Scodellaro, boulimie, anorexie mentale, rapports sociaux, TCA Trouble du Comportement Alimentaire, profil social, maladie adolescente, facteur social, trouble psychologique, réponse pathologique, choc psychologique, classe sociale, Kergoat, minceur, patriarcat, Jean-Louis Pan Ké Shon, Stéphane Legleye
Le sujet de notre étude est un article intitulé « Troubles dans les rapports sociaux : le cas de l'anorexie et de la boulimie », publié dans la revue française de sociologie en 2017, écrit par Claire Scodellaro, Jean-Louis Pan Ké Shon et Stéphane Legleye.
Depuis le XIXe siècle, un rapport logique entre santé et classe sociale est apparu. Celui-ci démontre que les classes les plus favorisées en termes de revenus, de niveau d'instruction et de prestige professionnels sont également favorisées au niveau de l'accès des soins. On peut notamment remarquer que les états de santé divergent entre les sexes et contribuent aux inégalités entre les femmes et les hommes. L'âge et l'état de santé font rarement l'objet d'une étude sociologique, car l'aspect biologique de la santé est trop souvent considéré par rapport à l'aspect sociologique. Cependant, il existe un domaine de la santé où l'âge est plus souvent pris en compte lors d'études sociales ; celui de la santé mentale.
[...] On demande notamment s'il y a eu des régimes sévères d'adoptés, voire s'il y a eu des méthodes plus drastiques comme le jeûne, l'activité sportive intense, la prise de laxatifs ou de diurétiques, ou encore, le recours à la pire « stratégie », celle du vomissement. La question plus « directe » posée en guise de philtre en début de sondage peut souffrir du même problème que pour le sondage sur l'anorexie ; les adolescent(e)s interrogé(e)s, si le sentiment de honte est trop fort, peuvent être tentés de mentir, même si le questionnaire est anonyme. Le résultat de l'étude conforte dans l'hypothèse que l'anorexie et la boulimie sont apparues conjointement, et sont influencées par divers facteurs. [...]
[...] Le facteur de la puberté est également déterminant, dans le sens où si les garçons vont gagner en masse musculaire, les filles vont gagner en masse graisseuse et ressentir du mal-être en se comparant à des modèles minces. De manière générale, les adolescents se retrouve exposés à des tensions, car ils ont atteint l'âge où ils doivent commencer à être « autonomes et responsables ». Ils vont donc chercher à se conformer aux valeurs dominantes et à satisfaire les attentes de l'école et des parents, sans parler de celles de leurs camarades. Les parents notamment, peuvent induire un stress important, notamment lorsque le traitement est inégalitaire entre les filles et les garçons d'un foyer. [...]
[...] L'anorexie et la boulimie permettent sur le moment de corriger ce manque d'estime. On aurait donc deux causes : - Celle d'un contrôle du corps et de son esthétique, qui est particulièrement ressenti par les jeunes femmes, ainsi qu'une infériorisation de celui-ci, qui mène à la mésestime de soi. - Diverses sources de stress pour les jeunes filles, résultant du passage à l'autonomie et les perturbations psychologiques dues aux changements de la puberté lorsque ceux-ci provoquent des modifications corporelles jugées disgracieuses. L'anorexie et la boulimie : Des maladies adolescentes ? [...]
[...] Mais surtout un facteur résultant des rapport entre les sexes . C'est bien évidemment le rapport entre les sexes qui est à l'origine de ce culte de la minceur. Alors que les hommes recherchent un corps musclé, ni trop gros, ni trop mince, les femmes vont rechercher le corps le plus mince possible, sans trop de muscles, excepté au niveau des abdos-fessiers. Ceci dans un objectif de séduction, lorsque les hommes vont chercher à renvoyer une image de force et de virilité. [...]
[...] Les femmes « doivent » façonner leurs corps pour séduire les hommes. De plus, la minceur contribue à maintenir l'idée que les femmes doivent être « fragiles » pour séduire les hommes, pour qu'eux puissent « les protéger », mais l'on en oublie l'effet pervers qui s'y rajoute : on considère les femmes comme « incapables » de réaliser certaines tâches, et surtout, les hommes ont la possibilité de les dominer physiquement. Regardé sous un rapport de classe, il devient un instrument de domination des femmes sur d'autres femmes. [...]
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