incarcération, comparution immédiate, sociologie, justice française, justice, enqupete sociologique, milieu carcéral
Stéphane a été incarcéré à la suite d'une comparution immédiate, il n'a jamais compris sa peine et la justice s'est toujours refusée à le comprendre.
La comparution immédiate est une procédure pénale, instituée par la loi Perben I pour des délits passibles d'une peine d'emprisonnement de 6 mois à 10 ans. Elle se veut plus rapide et efficace, mais particulièrement rigide. Dans certaines juridictions en France, elle concerne 1/3 des cas jugés, c'est le cas par exemple à Bobigny ou Créteil.
[...] Stéphane a été incarcéré à la suite d'une comparution immédiate, il n'a jamais compris sa peine et la justice s'est toujours refusé à le comprendre. La comparution immédiate est une procédure pénale, instituée par la loi Perben I pour des délits passible d'une peine d'emprisonnement de 6 mois à 10 ans. Elle se veut plus rapide et efficace mais particulièrement rigide. Dans certaines juridictions en France, elle concerne 1/3 des cas jugés, c'est le cas par exemple à Bobigny ou Créteil. [...]
[...] Aucune stratégie, aucune compréhension, j'ai l'impression d'être confronté à un mauvais algorithme. Ce n'est pas une justice sociale, c'est une justice mathématique ou économique où la productivité est devenue essentielle. Je ne blâme personne mais face aux mots de l'accusée, aux réactions du juge, à l'intervention du procureur, à l'absence de la victime à peine prise en considération, le constat me glace le sang. Je suis mal à l'aise devant le président de l'audience qui joue de son marteau comme le bourreau jouerait de sa guillotine. [...]
[...] ». Cette solution n'est sans doute pas un remède miracle mais pourtant construire des écoles pour fermer des prisons, ouvrir aussi des hôpitaux psychiatriques, des centres de soins, des établissements pour soutenir et protéger tous ceux que la maladie, la folie, le dénuement ou le désespoir qui les ont conduit ici. Il n'est pas question de pleurer sur le sort des agresseurs, les haïr ou les aimer juste les comprendre et se rappeler qu'ils sont hommes avant d'être misérables . [...]
[...] C'est ce qu'il avait dit au juge lors de la première comparution immédiate. La dernière fois . mais personne n'y croyait, personne ne l'écoutait non plus, personne le regardait . la promesse d'une dernière fois personne ne l'entendait mais en tout état de cause ce n'était convainquant pour personne : Ni pour la victime que d'ailleurs personne ne nommait pas si ce n'est sous trois lettres ITT 1 mois, comme si 3 lettres suffisaient à résumer les conséquences d'une agression. [...]
[...] Ce n'est plus le coup de la guillotine mais c'est tout comme . c'est le coup de barre. Cette impression crée chez moi un malaise. Pourtant avant ce travail de terrain, je portais un regard compatissant sur la déesse de la justice. Je la voyais impartiale, équilibrée, juste, elle était à mon sens victime des maux de la société, de l'accroissement exponentiel des agressions, des délits, de la criminalité en France, de l'engorgement des prisons, de la saturation des centres de détention, du dysfonctionnement du corps policier. Je la regardais en victime. [...]
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