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Il y a cette cellule parcourant son long voyage à la recherche de l'autre. Bousculant les notions mathématiques apprises, qui a dit que 1+1= 2. Ici l'unicité de ce 2 est qu'en fait, il est 1. Ce 1 issu de deux simples lettres X et Y.
Puis, vint le premier cri, le premier souffle…
Cet être asexué qui a crié pour la première fois lors de la délivrance se voit aujourd'hui délivrer une étiquette. Le choix de son prénom vient poser de manière ultime son genre. C'est un garçon, c'est une fille, il devient finalement un être sexué.
Arrivent par la suite, comme le définit Freud, les premiers stades, les premières pulsions.
Midi, l'heure du changement, processus où les hormones se bousculent. Ce petit être sexué qui devient en l'espace d'un instant l'Homme accédant enfin à son étiquette.
Trop vite diraient peut-être les parents, où trop difficile d'accepter que ce qu'ils imaginaient d'asexué ne devienne en un instant cet être sexué et donc si appété…
Et pourtant, les hormones ont agi, transformé, métamorphosé cette petite lettre minuscule.
Minuscule le matin, et devenue avec le temps, à l'heure de midi une lettre majuscule… majeure.
Durant cette période, elle a été accompagnée, éduquée, afin d'être prête à se débrouiller seule, anticipant les risques, appréhendant les différents modes de préventions pour se protéger et devenir autonome.
Enfin, le moment pour elle de passer des interdits à ses propres expériences de vie.
Les adultes handicapés n'échappent pas à cette règle, les pulsions, les désirs, les frustrations, le plaisir d'aimer pour être aimé en tant que sujet à part entière.
L'époque où la masturbation fut associée à la maladie mentale est révolue. Il y a encore beaucoup d'aides à apporter aux personnes handicapées pour accéder à ce cycle de la vie pourtant si banal dans la société dite normale. Mais où est la norme ?
Qui pourrait prétendre vouloir normaliser la sexualité au risque de cloisonner cet acte intime dans des cases ou seules des catégories de personnes dites « aptes » à en avoir une pourraient y aspirer ?
[...] Certaines personnes sont également en demande de relations sexuelles. Dynamique de la pulsion[8] ou simple représentation d'une norme sociale ? - Il y a aussi, cet homme qui a une orientation, semble-t-il, homosexuelle, et qui achète l'amour de ses pairs. Il lui arrive parfois de nous interpeller, car il a été insulté par ses camarades : t'es un pédé Beaucoup de résidents disent aussi envers les professionnels : tu es beau, tu es marié dommage je me serai bien marié avec toi Ces deux exemples montrent bien les représentations que peuvent avoir les résidents sur une certaine norme sociale, véhiculée par l'institution, l'extérieur, la famille, mais aussi par la télévision. [...]
[...] Les établissements doivent donc mettre en place les outils nécessaires à ces informations. Mais qu'en pense le résident ? La parole du résident Dans cette phase du diagnostic, j'ai voulu recueillir la parole du résident afin de connaître son positionnement, là où il se situe, et entrevoir ses représentations. Placer l'usager dans ma démarche est une priorité. Pour qu'il soit acteur, il faut susciter une motivation, un intérêt Ainsi, j'ai mis en place un questionnaire[9] que le résident a rempli seul ou avec mon aide quand les difficultés de compréhension se faisaient présentes. [...]
[...] Cette dernière me permet de dire qu'ils ont été en moyenne 11 résidents sur le groupe de 13 à participer régulièrement. Néanmoins, un résident a souhaité ne plus participer dès la première séquence. D'après lui, sa participation à une activité extérieure l'intéressait davantage, mais je pense que les thèmes initiaux abordés dans cette première réunion (anatomie, différence des sexes sous forme ludique, dessin) ont fait ressurgir des problématiques personnelles où ses émotions ont été difficilement gérables. Nous avons donc respecté son choix de ne plus participer, toutefois cette approche lui permettra éventuellement le moment opportun d'arriver à en parler lors des permanences prochaines. [...]
[...] Bien qu'absent, je suis bien présent. J'ai été en amont du projet, je suis omniprésent durant les séquences et je suis aussi là à la fin des sessions pour évaluer le bien-fondé de ma démarche. Je n'ai pas besoin de tout savoir. Ainsi, la notion de confidentialité permet aux personnes qui ont intégré le groupe d'avoir le droit à leur jardin secret, qui rentre dans cette partie de l'intime et de l'intégrité de tout à chacun. Travailler en partenariat, c'est aussi déléguer, passer le relais et ainsi transmettre à d'autres (Alter) cette continuité d'accompagnement pour ne pas être dans la toute-puissance des institutions totales que définit Erving GOFFMAN. [...]
[...] Il évoque, également, la gestion du temps qui doit permettre de poser des repères et canaliser les pulsions [ ] (Sexuelles ? ce n'est pas écrit - Capacités spécifiques Ici une image de soi doit être suffisamment positive. Image, dans l'imaginaire et le réel, très souvent détériorée par l'itinéraire psychiatrique Il est donc souhaitable de travailler sur l'estime de soi, notion importante pour la valorisation personnelle. Le sens des responsabilités : l'angoisse de ne plus savoir faire - La réciprocité Donner et recevoir développe la réciprocité. [...]
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