L’évolution de la lingerie est-elle significative de l’évolution de la femme au 20ème siècle ?

Résumé du document

Qui ne connaît pas les fameuses publicités leçons Aubade ? Ces dernières ainsi que d'autres marques de lingerie féminine telles que : Simone Pérèle, Darjeeling ou encore Lise Charmel, sont omniprésentes dans les rues des villes françaises.
A l'image de ces publicités, la lingerie représente aujourd'hui la sensualité, le désir et la provocation. Elles attirent notre attention et font fantasmer les hommes. En voyant ces affiches de femmes dénudées, ces messieurs rêvent d'une femme aux formes parfaites. Ces publicités ont un autre rôle, en plus de plaire à la gente masculine, celui de provoquer le désir d'achat chez les femmes. Celles-ci ont envie d'être aussi séduisantes, aux yeux des hommes, que les femmes sur les publicités de lingerie. Nous retrouvons d'ailleurs cet esprit dans les leçons Aubade, notamment la leçon n°81 du calendrier 2007 : « Le tenir sous le charme ».

Cependant, si les publicités font fantasmer les hommes, ce sont bien les femmes qui agissent de leur propre chef pour choisir leur lingerie. Les hommes s'aventurent peu dans ce domaine. Une enquête menée par IPSOS révèle que plus de 60% des hommes déclarent ne jamais acheter de lingerie à des femmes. De plus, lorsqu'une femme achète de la lingerie c'est le confort qui prime et non l'apparence.
Une femme sur deux choisit, en général, des dessous pour se sentir à l'aise (enquête IPSOS 13 juin 2006).

Nous constatons que la lingerie occupe une place importante pour les Françaises. D'après une étude de marché professionnelle sur la distribution de la lingerie féminine ( ) certains chiffres ont démontré l'ampleur de ce marché dans l'hexagone. Par exemple, le chiffre d'affaires global a été de 2.6 milliards d' € en 2004 pour un budget moyen annuel par femme de 103 € où les jeunes femmes de 15-24 ans se sont avérées les plus dépensières avec un budget de 138.1 € (Centre textile de conjoncture et d'observation).
En outre, les Françaises sont parmi les femmes qui consacrent la majeure partie de leur budget pour s'acheter des dessous, ce sont elles qui attribuent le poids relatif le plus important à leur lingerie dans leurs dépenses d'habillement (d'après l'Institut Français de la mode). Elles occupent d'ailleurs la deuxième place des plus grandes consommatrices mondiales.

Extraits

[...] La femme parisienne était plus libérée, plus émancipée que la femme de province qui était toujours plus pudique. La femme de province était beaucoup plus accrochée aux traditions et à la religion que la Parisienne. Cela peut paraître normale puisque Paris était le centre mondial de la mode et une ville cosmopolite. Nous pouvons dire que l'évolution de la lingerie suit de près l'évolution de la femme en satisfaisant ses besoins et ses envies. Au début du 20ème siècle, les robes arrivaient aux chevilles. Dans les années vingt, elles arrivent au genou. [...]

[...] Il est clair que dans une société encore très chrétienne et aux mœurs très rigides, les tampons avaient une connotation érotique. Les années 1960 ont également été une période marquante pour les adolescentes par rapport à leur sexualité et plus particulièrement à leurs cycles menstruels dans un milieu bourgeois et catholique où ces questions, pour le moins gênantes, étaient taboues. En outre, c'est dans cette même période que le souci de la netteté et de la propreté est à son comble. [...]

[...] La distribution de la lingerie a de ce fait suivi cette conjoncture en adaptant son offre à la demande. Les dessous chics refont ainsi surface avec d'un côté une lingerie en coton sportif et de l'autre une lingerie en soie, notamment influencée par Madonna ou encore chantée par Caroline Loeb en 1986 : passive, elle est pensive, en négligée de soie (C'est la ouate). Une autre chanson a d'ailleurs fait mouche trois années auparavant, écrite par Serge Gainsbourg et interprétée par Jane Birkin : Les dessous chics. [...]

[...] Dernière étape, celle de la lingerie active et sportive de la fin des années 90 à aujourd'hui. A. Les années 80 : Société du culte du corps et de l'érotisme. Comme le chante Michel Sardou, la femme des années 80 est femme jusqu'au bout des seins, ayant réussi l'amalgame de l'autorité et du charme Après les strings, les porte-jarretelles et la guêpière, la mode en matière de lingerie féminine se tourne vers le charme et l'érotisme dans les années 1980. [...]

[...] Néanmoins, la poitrine n'est pas la seule zone touchée par la chirurgie plastique, l'on retrouve également les liposuccions des graisses à la taille, au ventre ou encore aux cuisses. Face à ce phénomène une toute nouvelle gamme de slips puis de collants fait son entrée sur le marché dans les années 1990 : les push-up, les remonte-fesses, ventre-plat ou gainants. Pour conclure, la lingerie des années 90 aspire à redessiner la silhouette et c'est la raison pour laquelle elle est qualifiée de sculpturale C. Fin des années 90 : femme charnelle et indépendante En plusieurs siècles, la lingerie féminine s'est considérablement transformée et développée. [...]